L'homme qu'on aimait trop
1976. Après
l’échec de son mariage, Agnès Le Roux rentre d’Afrique et
retrouve sa mère, Renée, propriétaire du casino Le Palais de la
Méditerranée à Nice. La jeune femme tombe amoureuse de l’homme
de confiance et avocat de Renée, Maurice Agnelet. Maurice est un
homme à femmes volage, Agnès l'accepte. Elle veut vendre sa part de
l’héritage familial alors qu'un concurrent lié au banditisme
tente de prendre le contrôle du casino.
C'est un
film que j'ai vu avec ma mère pour lui faire plaisir. Elle a aimé.
Moi...
Je ne suis
pas l'aise avec la réalité romancée, sorte de demie fiction dans
laquelle on ne distingue plus le faux du vrai, l'imagination, la
liberté de l'artiste de la réalité. Le film s'attarde sur la
relation amicale puis amoureuse entre Agnès Le Roux et Maurice
Agnelet et évoque la "guerre" des casinos en lien avec le
banditisme, cette partie n'étant traitée que de façon secondaire.
Le film est en effet plutôt mal contextualisé. Catherine Deneuve
campe une femme autoritaire, une mère un peu étouffante, déroutée
par le comportement destructeur de sa fille. Adèle Haenel joue une
enfant gâtée adroitement manipulée, butée, refusant les
avertissements, même du principal intéressé. Je ne sais pas si
cela tient au personnage, à l'actrice perpétuellement boudeuse
(c'est une mode en ce moment ?) ou aux deux mais lorsqu'elle
pleurait, je ne parvenais pas à éprouver de l'empathie, j'avais
seulement envie de la secouer énergiquement. Guillaume Canet
confirme sa capacité à jouer les salauds avec brio. Quant à la
mise en scène, elle est décevante. Téchiné, complaisant pendant
les scènes de sexe, choisit des cadrages douteux. La reconstitution
des années 70, mise à part l'absence de technologie moderne, est
invisible. Tout aurait pu se dérouler de nos jours, je n'aurais pas
vu la différence. Les maquillages qui vieillissent les acteurs pour
la dernière partie sont figés et pas complets puisque les mains ont
été oubliées. Si je ne me suis pas totalement ennuyée, je n'ai
pas été passionnée par le destin de cette pauvre petite fille
riche qui s'enfonce à loisir et volontairement dans une voie
dangereuse. Quant à savoir si Agnelet a ou non tué Agnès Le Roux,
le réalisateur, qui a revendiqué son parti pris artistique au début
du film pour romancer leur liaison, ne prend pas parti et donc ne
donne pas d'épaisseur à ses personnages. Il ne va pas au bout de sa
démarche et le film aurait pu se finir quant Agnelet vide les
comptes, le compte-rendu judiciaire n'ayant pas d'intérêt en soi
puisqu'il n'apporte aucune certitude. Le film est totalement dépourvu
de point du vue ou de souffle, ça ressemble à ces émissions télé
dans lesquels des acteurs illustrent les faits divers.
3/10
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