Jimmy's hall

1932 - Après un exil de 10 ans aux États-Unis, Jimmy Gralton rentre en Irlande pour aider sa mère à s'occuper de la ferme familiale. Suite aux sollicitations des jeunes du comté et malgré sa réticence à provoquer ses vieux ennemis, il décide de rouvrir le "Hall", un foyer ouvert à tous où l'on danse, étudie, discute. À nouveau, le succès est immédiat. Mais l'influence grandissante de Jimmy et ses idées progressistes ne sont toujours pas du goût de tout le monde. Les tensions refont surface.
 
Je m'attendais à un film social un brin moralisateur, tirant fort sur la corde du pathos et de la misère. Pas du tout. Malgré les événements graves qui s'y produisent et son classicisme, le film est plutôt gai, parfois drôle, toujours plein d'énergie, quoiqu'assez dépourvu de rebondissements, porté par une musique entraînante et beaucoup d'espoir. Léger et grave à la fois. Même si je regrette le caractère manichéen des personnages dressé sans nuance, ceux-ci sont interprétés avec talent, notamment par le charismatique Barry Ward. On s'attache à eux même si l'émotion reste en surface. Les paysages sont superbes, la reconstitution soignée. Loach, dont je vois pour la première fois une œuvre, a un talent et un goût certains pour les scènes de groupes et de danse dont il rend à merveille la sensation de foule et d'individualités. On ne peut qu'être frappé par le sujet : comment le fantisme religieux et conservateur peut conduire à la chute d'un homme bien intentionné dépassé par les événements. Le film raconte aussi l'Irlande rurale des 30's, déchirée par les dissensions, meurtrie par la crise économique et l'arbitraire, soumise à une Église intégriste et obscurantiste (cf Magdalene sisters) en pleine mutation vers la modernité.
8/10


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