Les dames de Brières de Catherine Hermary-Vieille

Ma mère ayant récemment fait le tri dans sa bibliothèque pour faire un peu de place, je me suis chargée d'empaqueter les livres dont elle a choisi de se séparer. Parmi eux se trouvait les dames de Brières. La couverture m'a attirée et je me suis laissée prendre.


En 1388, sur les berges du Bassin des Dames, trois femmes y sont brûlées vives, accusées de sorcellerie, maléfices et amitié avec Satan. Le temps a beau passer, le trouble demeure. Valentine, au début du XXème siècle, vient juste d'épouser un jeune poète qu'elle admire et encourage, Jean-Rémy Fortier issu d'une grande famille d'industriels. Le jeune couple a ses attaches à Brières où il s'installe une partie de l'année quand il n'est pas à Paris où Valentine se complaît dans une vie mondaine effrénée. Jusqu'à ce que Valentine déchante.

Catherine Hermary-Vieille (1948 - ) est une romancière et biographe française vivant aux États-Unis. Elle a obtenu de nombreuses récompenses littéraires, dont le prix Femina pour Le Grand Vizir de la nuit, le prix des Maisons de la Presse pour Un amour fou et le Grand Prix RTL pour L’Infidèle. 

J'avoue, j'ai été happée dans l'ambiance créée par l'auteur. Du moins au début. Ensuite, j'ai continué en espérant quelque chose qui n'est pas venu.
Si l'atmosphère est mystérieuse à souhait, les personnages sont plutôt terre à terre, uniquement préoccupés par leurs propres intérêts. D'ailleurs, aucun n'est vraiment attachant. Les femmes sont indécises, égoïstes, auto-destructrices, les hommes s'en sortent un peu mieux quoiqu'ils soient souvent lâches.

Le prologue n'a que deux intérêts : montrer le processus qui conduit à l'exécution de femmes pour sorcellerie au Moyen-Age et citer une liste de noms que l'on retrouvera ensuite dans le corps du roman. Or, cette idée n'est guerre exploitée. Certes, les personnages sont les descendants des protagonistes du prologue. Et ? Et bien rien. Une malédiction est évoquée mais jamais vraiment avérée. En effet, les personnages s'enfoncent seuls dans la déchéance qu'ils ont provoquée.
 
Par ailleurs, l'auteur a très bien décrit le contexte, le cadre bourgeois des personnages qui influe sur leur façon de penser et d'agir. Les revendications ouvrières, le naufrage du Titanic, les suffragettes, les soubresauts précédant la 1ère Guerre Mondiale... sont traités en filigrane. Selon moi, ces thèmes auraient pu être plus développés au détriment des tâtonnements amoureux d'une femme indécise.
 
Enfin, le final, au cours duquel on espérait une apothéose, une explication au moins, est d'une platitude terrible. Il ne se passe pour ainsi dire rien et ce pas grand chose n'est même pas complétement expliqué.

En bref, s'il se lit avec fluidité et même un certain plaisir, Les dames de Brières est un ouvrage sans profondeur que je ne relirai pas.
 
5/10

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