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Affichage des articles du février, 2025

La vie devant moi de Nils Tavernier / Sobre et oppressant /

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En 1942, Tauba, une adolescente pleine d’énergie, échappe de justesse avec ses parents à la rafle du Vel d’Hiv. Un couple, les Dinanceau, leur propose de les cacher provisoirement dans un minuscule débarras de leur immeuble, sous les toits de Paris. Malheureusement, ce qui devait être temporaire s’éternise, et la famille s’enfonce dans le silence et l’immobilité.  Le film retranscrit très bien l’atmosphère étouffante de cette chambre de bonne, l’attente, la peur constante, la dépression qui guette. Dommage, ce qui rend palpable l’ennui étire trop le rythme du film qui frôle parfois l’ennui. Violette Guillon, épatante en adolescente encore mal dégrossie mais pleine de résilience, Adeline d’Hermy, entre abnégation et découragement, et Guillaume Gallienne, un brin sous-exploité, interprètent avec sensibilité une famille unie, dépassée par les évènements. Sandrine Bonnaire, Laurent Bateau, Claude Mathieu, Rode Paradot et Bernard Le Coq viennent parfois rompre leur isolement et la monot...

L'attachement de Carine Tardieu / Touchant et juste /

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Sandra, quinquagénaire farouchement indépendante, partage soudainement et malgré elle l’intimité de son voisin de palier et de ses deux enfants. Contre toute attente, elle s’attache peu à peu à cette famille d’adoption.  Librement adapté d’un roman d’Alice Ferney que je n’ai pas lu (encore), cette comédie dramatique délicate évoque les sujets favoris de l’auteur : les liens, le deuil, la famille. Ici, il s’agit d’une famille de cœur entre un père, son beau-fils, sa fille, sa voisine, le père du garçon, la grand-mère maternelle… Des liens se nouent entre cet homme paumé par un deuil brutal et imprévisible et une célibattante libraire à l’indépendance carapaçonnée. On suit leur cheminement cahoteux, voire chaotique, tandis que l’enfant grandit. Tendre, parfois acide, amusant, écrit, et bien écrit, le film n’offre aucune originalité formelle mais détourne certains codes de la comédie romantique avec un brin de malice. Pourquoi ça marche ? Je ne sais pas bien. On est embarqué...

The monkey d'Osgood Perkins / Gentiment macabre /

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Lorsque Bill et Hal, des jumeaux, trouvent dans le grenier un vieux jouet ayant appartenu à leur père, une série de morts atroces commence à se produire autour d'eux...  Adaptée d’une nouvelle de Stephen King dont je n’ai qu’un vague souvenir, cette comédie horrifique sur fond de bonne B.O punchy use de l’humour noir cher à l’auteur et du gore en veux-tu, en voilà avec générosité. C’est sanglant ai possible, drôle, un peu débile parfois (le personnage du frère psychotique et rageux aurait mérité un approfondissement). Théo James et le reste du casting, notamment Tatiana Maslany, en mère bien barrée, font le job, notamment les personnages secondaires qui font une apparition marrante. On attend, amusé, de savoir quelle fin atroce le singe démoniaque va inventer, et pour qui. Dommage que la seconde partie s’essouffle sérieusement, la faute un scénario bancal. Ce n’est pas la meilleure adaptation de Stephen King, mais ce n’est pas la pire non plus.  6/10

Captain America : Brave New World de Julius Onah / Sympa mais un peu plat /

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Peu après l’élection du nouveau président des Etats-Unis Thaddeus Ross, Sam Wilson se retrouve plongé au cœur d'un gigantesque incident international. Il se retrouve contraint de découvrir la raison de cet infâme complot avant que le véritable cerveau de l’opération ne mette bientôt le monde entier à feu et à sang…  Je n’ai jamais été fan de Falcon, pour moi il a toujours été très secondaire. Anthony Mackie fait le job mais n’a pas le charisme nécessaire pour dépasser le manque de personnalité de son personnage. Marvel revient à ses classiques : un super-héros, des acolytes en forme de faire-valoir, un méchant machiavélique, un scénario bateau et de l’action. Force est de constater que ça marche. Le film ne casse pas trois pattes à un canard mais a le mérite d’être divertissant, d’autant plus qu’il nous épargne l’humour balourd qui envahissait les précédents opus tout en maintenant le rythme. Les effets spéciaux sont propres, les références aux précédents films ou séries nombr...

Bridget Jones : folle de lui de Michael Morris / Sympathique /

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Bridget Jones a 52 ans et 2 enfants. Après le décès de Mark Darcy, elle est à nouveau en quête de l'homme idéal. Mais ce n'est pas si facile de se remettre sur le marché du célibat. Les mésaventures de Bridget n'ont rien perdu de leur piquant !  Rien perdu de leur piquant, je ne sais pas, mais gagné en gravité, c’est certain. Bridget est désormais une adulte responsable, ou presque. On perd en subversivité, on gagne en émotion puisqu’on se penche sur le deuil et la reconstruction. Renée Zellweger ne ressemble plus vraiment à Bridget (mince, plastiquée) mais conserve un étonnant capital sympathie. Hugh Grant revient pour notre plus grand plaisir camper un Daniel Cleaver toujours coquin (faut-il le laisser approcher des enfants avec ses cocktails aux noms évocateurs ?). La bande de copains est là, vieillie mais inchangée mais comme ils font de la figuration, ce n’est pas bien grave. Sa mère est toujours cinglée, sa gynéco pleine de bons conseils. Ça fait beaucoup d’apparition...

Maria de Pablo Larraín / Très beau mais creux /

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La vie de la plus grande chanteuse d’opéra du monde, Maria Callas, lors de ses derniers jours, en 1977, à Paris.  L’angle choisi m’a déroutée : la dernière semaine de la cantatrice qui remonte le fil de ses souvenirs en parlant à un journaliste imaginaire. La réalisation, crépusculaire et élégante, reconstitue bien les époques et compte bien rafler des prix de photographie, notamment via les flashbacks en noir et blanc. Quasi aucun personnage secondaire à part le couple de domestiques d’une loyauté et d’une patience angéliques, tout le scénario se réduit à une Maria vieillissante évoquant les silhouettes de son passé. Angelina Jolie, dont les doigts sont singulièrement crochus et tout en articulations, incarne pleinement la Callas dans toutes ses dimensions : diva capricieuse, femme amoureuse, cantatrice sur le déclin. Elle porte toute l’émotion du film avec brio. Évidemment la B.O est magnifique, et l’actrice a dû produire un travail certain pour que sa voix puisse être ...

God save the Tuche de Jean-Paul Rouve / Sympathique mais répétitif /

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Les Tuche mènent à nouveau une vie paisible à Bouzolles. Mais lorsque le petit-fils de Jeff et Cathy est sélectionné pour un stage de football à Londres, c’est l’occasion rêvée pour toute la famille d’aller découvrir l’Angleterre et de rencontrer la famille royale.  Bon, on commence à tourner sérieusement en rond, notamment du fait de l’absence d’évolution des personnages : toujours les mêmes crétins, attachants, mais crétins. C’est plus flagrant sur les enfants, désormais des adultes à part entière mais quasiment identiques depuis le 1 er opus. D’ailleurs, dans celui-ci, ils ne font que suivre le mouvement sans arc narratif personnel. Restent les scènes amusantes, les réparties drolatiques et l’interprétation sincère et complice des comédiens, même si Pierre Lottin a quand même l’air d’en avoir assez de jouer les abrutis finis. Il ne se passe pas grand-chose dans ce scénario paresseux, mais on s’amuse bien de la bêtise crasse des membres de cette famille azimutée. Quand on y...