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Affichage des articles du août, 2024

La nuit se traîne de Michiel Blanchart / Nerveux /

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Ce soir-là, Mady, étudiant et serrurier la nuit, ouvre la mauvaise porte et devient accidentellement complice d'une affaire de grand banditisme. Au cœur d’une ville en pleine ébullition, Mady n'a qu'une nuit pour se tirer d'affaire.  Sans avoir vu la bande-annonce, j'éprouvais quelques craintes quant au contenu. J'y suis allée sur la présence secondaire de Romain Duris. J'ai été très agréablement surprise dès le début qui met tout de suite dans l'ambiance, tendue, nerveuse, d'une ville au bord de l'implosion. L'atmosphère tient sur la durée, ne laissant le spectateur respirer que lors de brèves incursions humoristiques bien vues et bienvenues. L'action est resserrée sur une nuit, en lien avec la vieille chanson de Petula Clark qui donne son nom au film. Les acteurs sont bons, notamment Jonathan Feltre, Jonas Bloquet et Romain Duris, à contre-emploi. Jusqu'au bout, le suspense tient, on sent que tout peut arriver. D'ailleurs la f

The crow de Rupert Sanders / Prenant /

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Eric et sa petite-amie Shelly sont sauvagement assassinés par un gang de criminels. Mais une force mystérieuse ramène Eric d'entre les morts, qui, doté de pouvoirs surnaturels, entreprend de se venger pour sauver son véritable amour.  J'ai un souvenir vague mais affectueux de la série diffusée vers 2000, je ne crois pas avoir vu le film avec Brandon Lee, je n'ai pas lu les comics et je me souviens très vaguement d'un film où Vincent Perez porte le maquillage du corbeau. On peut reprocher au film de démarrer lentement pour longuement exposer le passé – le passif ? – des personnages, leur rencontre et leur relation. Deux paumés se rencontrent, s'aiment passionnément – scènes hot mais pas vulgaires, puis meurent brutalement. Fin du mélo, début de la violence, expressionniste, graphique. La mythologie est basique, mais efficace, elle diffère toutefois de la série et des comics. Les acteurs sont top. Bill Skarsgard, charismatique, emporte de nouveau l'adhésion dan

Jamais plus - It ends with us de Justin Baldoni / Sirupeux mais efficace /

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Lily Bloom surmonte une enfance traumatisante en ouvrant à Boston une boutique de fleurs. Elle rencontre le charmant neurochirurgien Ryle Kincaid, qui n'est pas aussi lisse qu'il le paraît. Lorsqu’Atlas Corrigan, son premier amour, réapparait soudainement dans sa vie, sa relation avec Ryle est bouleversée.  J'ai été surprise par la naïveté et le manque de maturité de Lily, incarnée par une actrice largement trentenaire. Le comportement autoritaire et insistant de Ryle constitue un repoussoir très efficace malgré son physique avantageux. Cela dit, le film a pas mal de qualités : un bon casting, notamment les excellentes Blake Lively – et ses faux cils même au réveil – et Jenny Slate, de beaux paysages avec de magnifiques plans de Boston, une bonne B.O. Les dialogues manquent de caractère (pour ne pas dire de fond) mais l'histoire et suffisamment intéressante, quoique prévisible, pour conserver l'attention. Au final, la bluette du début, un peu niaise, gagne en int

Blink twice de Zoé Kravitz / Outré et prenant /

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Quand le milliardaire Slater King rencontre Frida, c’est le coup de foudre. Invitée sur son île privée, elle y découvre des soirées décadentes où le champagne coule à flots. Mais des événements étranges se produisent et Frida doit découvrir la vérité si elle veut sortir vivante de cette fête.  Cette fable décoiffante et cruelle sur la masculinité toxique, la parfaite misogynie de certains spécimens et les abus constitue un début prometteur pour Zoé Kravitz. Le début est sympa, puis les répétitions de la fête permanente s'installent, enfin le final explose dans une apothéose de violence passée et présente. Je regrette quelques facilités et quelques ficelles apparentes. J'ai plusieurs fois pensé à Shyamalan. Channing Tatum est excellent en psychopathe aussi courtois que violent ; il impose une forte présence physique qui participe de la tension qui irrigue le film, sorte d'Alice au Pays des Merveilles sous acide et en version très dark. Les actrices – Naomi Ackie, Alia Sha

Emilia Perez de Jacques Audiard / Un gâchis /

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Surqualifiée et surexploitée, Rita s’épuise dans un cabinet d’avocat qui l’exploite. Une porte de sortie inespérée s’ouvre à elle : aider le chef de cartel Manitas à se retirer des affaires et réaliser le plan qu’il peaufine en secret depuis des années : devenir enfin la femme qu’il a toujours rêvé d’être.  Je ne comprends pas quel était l’objectif. Vraiment pas. Avant d’y aller, j’avais des doutes : un thriller dramatique musical sur le transsexualisme dans le milieu des narcotrafiquants, c’est étrange, voire carrément casse-gueule. Et l’étrangeté qui précipite le film dans l’abîme se confirme quand un chirurgien se met à chanter une vaginoplastie. Enfin chanter c’est beaucoup dire. La plupart du temps les chansons sont ânonnées sur des dialogues qui ne s’y prêtent pas du tout, à moitié parlées, voire murmurées, un carnage. Les mélodies auraient pu fonctionner, de même que certaines chorégraphies mais les paroles ineptes, certains passages vulgaires et le ton mal choisi cassent complè

Alien : Romulus de Fede Alvarez / Divertissant /

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Alors qu’il entreprend des fouilles dans une station spatiale abandonnée, un groupe de jeunes voyageurs se retrouve confronté à la forme de vie la plus terrifiante de l'univers…  Honnêtement, j'étais un peu paumée dans la chronologie. Après vérification, il s'avère que cet opus, qui fait la synthèse entre les premiers et les derniers, se situe après le premier. Dans une ambiance oppressante et sombre, tant dans le déroulé que dans la photographie (parfois, on ne voit pas grand chose), la bande son est utilisée avec intelligence. Si l'héroïne et son "frère" sont attachants, les autres personnages s'avèrent surtout fonctionnels. En rajeunissant le casting, le film frôle le teen movie d'horreur mais justifie aussi leurs prises de risques insensées par leur inexpérience. La créature est dégoûtante sous toutes ses formes, dont certaines organiquement très suggestives. Le réalisateur creuse la veine de l'humain synthétique, de ses capacités et de ses

Borderlands d'Eli Roth / Un naufrage/

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Lilith, chasseuse de primes, revient à contrecœur sur sa planète natale, Pandore, la planète la plus chaotique de la galaxie… Sa mission est de retrouver la fille disparue d'Atlas, l’homme le plus puissant de l’univers. Pour y arriver Lilith forme une alliance inattendue avec une équipe de marginaux : Roland, un mercenaire chevronné ; Tiny Tina, une pré-ado avec un gros penchant pour la démolition ; Krieg, le protecteur musclé de Tina ; Tannis, une scientifique fantasque ; et Claptrap, un robot très bavard.  Et on n’en saura pas beaucoup plus sur les personnages qui sont réduits à leur fonction dans l’intrigue. Quant à cette dernière, je suis généreuse en usant de ce terme, disons plutôt la suite de péripéties correspondant aux différents passages de niveau sans se soucier la vraisemblance ou même de la cohérence. L’indigence des dialogues, aggravée par une VF calamiteuse, peut parfois faire rire, jaune. De même que la qualité des effets spéciaux, sensée, j’imagine, proposer un ren

Dîner à l'anglaise de Matt Winn / Grinçant /

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Sarah et Tom sont en proie à de graves difficultés financières : leur seule solution est de vendre leur maison. Lorsque leurs amis débarquent pour un dernier dîner, Jessica, une vieille amie, se joint à eux. Après une dispute à première vue sans importance, Jessica se pend dans le jardin. Tom s’apprête à appeler la police lorsque Sarah réalise que si l’acheteur l’apprend, la vente tombera à l’eau, ruinant ainsi leur couple.  À la suite d’un problème technique, je n’ai pas pu voir ce film à sa sortie, j’ai dû attendre, ce qui a suscité des attentes, peut-être un peu démesurées. Le casting est top, de Shirley Henderson à Sylvester Groth en passant par Indira Varma, Olivia Williams, Rufus Sewell et Alan Tudyk. Ils campent un groupe d’amis de la classe bourgeoise très aisée (ils ont une superbe maison avec jardin à Londres !) qui craignent le déclassement. Clairement, perdre leurs privilèges leur paraît au-dessus de leurs forces. Ce dîner agité est l’occasion de révéler tous leurs petits a

Trap de M. Night Shyamalan / Malin /

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30 000 spectateurs. 300 policiers. Un tueur. Cooper, père de famille et tueur en série, se retrouve pris au piège par la police en plein cœur d’un concert.  J’aime bien Shyamalan même s’il peut m’arriver d’être un eu déçue. Ici, il propose une thriller malicieux, parfois rocambolesque, voire over the top, à l’image de sa pop star, Lady Raven, caricature de Taylor Swift et consœurs. D’ailleurs, Saleka Shyamalan, si elle chante plutôt bien sa pop un peu soupe, n’a pas beaucoup de charisme. Josh Hartnett incarne avec brio celui qui serait élu père de l’année s’il n’avait pas la mauvaise habitude de séquestrer, torturer et démembrer des gens. Sa relation tendre avec sa fille – adorable Ariel Donoghue – le rend presque sympathique, en tout cas très ambivalent. L’humour noir distillé tout au long du film renforce cette impression. Quoique le scénario frôle parfois le ridicule – c’est fou ce que ce type a de la chance, il maintient la tension tout du long du concert, puis de la suite avec une

Largo Winch : Le prix de l'argent / Divertissant /

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D epuis l’enlèvement de son fils Noom, Largo Winch fait l’objet d’une impitoyable machination cherchant à l’anéantir et à détruire le groupe W. Pour faire éclater la vérité et retrouver son fils, Largo se lance dans une traque sans relâche.  Les adaptations précédentes de la célèbre BD étaient divertissantes à défaut d’être très fidèles à l’œuvre. Là encore, l’adaptation se fait avec des ajouts et des suppressions de personnages et pas des moindres. Néanmoins, et malgré son caractère prévisible, le scénario tient plutôt la route. Tomer Sisley reprend avec plaisir son rôle de milliardaire justicier – Batman sans le masque donc-, aux côtés de James Franco, un peu fade, Clotilde Hesme, efficace, Elise Tiloloy et son incroyable accent québécois qui amène une touche d’humour bienvenue, et Denis O’Hare, impénétrable et sous-exploité. Les scènes d’actions, solides, sont assez spectaculaires et lorgnent clairement du côté de Casino royal. Pas de temps mort, des complots, des trahisons, bref on