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Affichage des articles du mai, 2023

La petite sirène de Rob Marshall / Laid et niais /

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Ariel, la benjamine du roi Triton, n’a de cesse d’être attirée par le monde qui existe par-delà les flots. Au détour de ses escapades à la surface, elle tombe sous le charme du prince Eric. Elle conclut alors un accord avec Ursula, la terrible sorcière des mers, qui lui octroie le pouvoir de vivre sur la terre ferme, mais sans se douter que ce pacte met sa vie - et la couronne de son père - en danger...  Il y a tellement de choses qui ne vont pas dans ce récit d’émancipation lourdement appuyé que je ne sais pas par où commencer et que j’ai peur d’en oublier. Les effets spéciaux me paraissent le plus évident : la plupart du temps, ils sont hideux, du mauvais numérique avec au minimum dix ans de retard. Les scènes sur la terre ferme sont plus jolies car elles permettent le mouvement contrairement aux scènes aquatiques assez figées. Je ne vois pas l’intérêt du live action s’il n’est pas réaliste. Soit on fait du fantastique, soit on choisit le réalisme, mais le mélange des deux ne

Les chevaliers du zodiaque de Tomasz Baginski / Pas fou /

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Seiya participe à des combats pour gagner de quoi survivre, tout en recherchant sa sœur qui a été enlevée. Durant un combat, il puise involontairement dans des pouvoirs mystiques insoupçonnés et se retrouve propulsé dans un monde où il rencontrera des chevaliers en armure et Athéna.   Je ne connais pas le manga originel et mal le dessin animé des années 80-90, du coup, j’ai trouvé le film sympa. Très kitsch, doté de personnages peu épais, d’une VF digne des dessins animés du club Dorothée et de dialogues à l’avenant, ce film regorge d’effets spéciaux numériques de qualité pour le moins inégale. Le visage de Famke Janssen semble figé, Sean Bean fait l’affaire. Madison Iseman est mignonne, Mackenyu correct et plutôt beau gosse. La présence de Mark Dacascos est un plus appréciable. Comme souvent les origin stories, c’est un peu longuet au regard du contenu maigre.  5/10

L'amour et les forêts de Valérie Donzelli / Tendu /

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Quand Blanche croise le chemin de Grégoire, elle pense rencontrer celui qu’elle cherche. Le couple déménage, Blanche s’éloigne de sa famille, de sa sœur jumelle, s’ouvre à une nouvelle vie. Mais fil après fil, elle se retrouve sous l’emprise d’un homme possessif et dangereux. L’atmosphère du film se tend peu à peu, au fur et à mesure que Grégoire isole Blanche et lui met la pression dans un décor oppressant : un village mosellan dans une maison à la déco passée, pleine d’escaliers et de recoins. Melvil Poupaud, aussi séduisant que glaçant, campe à merveille ce salaud ordinaire. Virginie Efira campe deux sœurs avec toutes les nuances et la sensibilité qu’on lui connaît. Dommage la relation avec la jumelle n’est pas assez explorée. Le film ne raconte rien de nouveau : l’engrenage de la possession, le mécanisme de l’emprise et de la jalousie jusqu’au point de rupture. C’est bien filmé, bien photographié malgré quelques plans esthétisants inutilement travaillés. On en ressort tendu.  7

Fast & Furious X de Louis Leterrier / Généreux /

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E n 2 011, Dom et son équipe avaient fait tomber le ponte de la drogue brésilienne, Hernan Reyes. Ils étaient loin de se douter que son fils Dante, avait assisté à la scène et qu’il avait passé ces douze dernières années à échafauder une vengeance.  Je pourrais presque faire un copier-coller de mon avis sur le précédent opus. Après tout, on prend les mêmes et on recommence, non ?  Moins WTF que le précédent mais toujours aussi fun et généreux, ce volet cuisine la même recette improbable et pourtant jouissive. Objectivement, ce n'est pas un bon film: invraisemblances en veux-tu en voilà, violation des lois de la physique, dialogues ahurissants, B.O sympatico-beauf, acteurs plus ou moins talentueux... Et pourtant on s'attache à cette famille, on se divertit de leurs aventures véhiculées dotées de bons effets spéciaux et de combats impeccablement chorégraphiés. Ça fonctionne comme par miracle : "Saint Dom", ou grâce à ce cocktail détonnant. Ici on ajoute un méchant bad a

Jeanne du Barry de Maïwenn / Esthétique et narcissique /

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J eanne Vaubernier, fille du peuple avide de s’élever socialement, met à profit ses charmes. Son amant le comte Du Barry souhaite la présenter au Roi par l’entremise de l’influent duc de Richelieu. Entre Louis XV et Jeanne, c’est le coup de foudre… Je craignais que Maïwenn reproduise ses travers habituels, notamment une certaine propension à l'hystérie. Heureusement, elle évite cet écueil, même si elle se confronte à d'autres. À commencer par le manichéisme de certains personnages : les méchantes filles du roi ressemblent fort à Javotte et Anastasie dans cendrillon tandis que la pure courtisane, pas du tout intéressée, affiche un attrait presque enfantin pour tout ce qui brille. Exit les luttes de pouvoirs entre coteries de la Cour, exit la politique, à de rares exceptions près. Les acteurs s'en sortent bien. Benjamin Lavernhe excelle en valet guindé impassible et complice à la fois. Bizarrement, Johnny Depp ne dépare pas tant que ça en roi de France malgré son léger accent

Sakra la légende des demi-dieux de Kam Ka-Wai et Donnie Yen / Généreux /

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Chine, Xème siècle. Les Song, dynastie royale, et les Khitan, peuple nomade guerrier s'affrontent. Qiao Feng du clan Song, héros chevaleresque respecté, maître en arts martiaux est accusé à tort d'avoir tué son chef, et banni.   Un vrai film de kung-fu à l’ancienne, avec une histoire traditionnelle de héros guerrier accusé à tort, des intrigues politiques, une recherche sur les couleurs (neutres, pastel pour les femmes) et l’ambiance, une B.O soignée, des bruitages très sonores, un jeu très expressif voire expressionniste comme dans les vieux films asiatiques. Les scènes de combats, avec leur quota de destruction de décors, sont dantesques et visuellement aussi bien réalisées que chorégraphiées. Vers le milieu, le scénario perd le fil, devient confus, comme s’il manquait des scènes de raccord, alors que la longueur semble s’étirer. Le doublage, atroce, n’aide pas, on se croirait dans Dallas. Donnie Yen joue très bien, même si je ne l’ai pas reconnu. Au final, c’est assez jubila

L'exorciste du Vatican de Julius Avery / Divertissant /

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Inspiré des véritables archives du Père Gabriele Amorth, exorciste en chef du Vatican. Le Père Gabriele Amorth enquête suite à la découverte terrifiante d'un jeune garçon possédé. Ses investigations le mèneront à dévoiler une conspiration séculaire que le Vatican a désespérément tenté de maintenir dans l'oubli. N’étant pas particulièrement amatrice du genre – j’ai dû en voir quatre ces quinze dernières années et l’un d’eux était Constantine – j’ai abordé ce film sans a priori et sans véritable bagage culturel sur le sujet. Je l’ai donc trouvé sympa : ambiance frissons et esthétique gotique sans jumpscares superfétatoires dans un manoir décrépit au milieu de la forêt. La présence d’humour peut surprendre, sans être déplaisante. Les effets spéciaux, corrects, sans plus, auraient peut-être mérité un peu plus de travail. Russel Crowe joue avec un plaisir évident de prêtre pieux mais aussi très ouvert, plein d’humanité, il cabotine un peu. L’apparition de Franco Nero s’avère plutôt

Hawaii de Melissa Drigeard / En demi-teinte /

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13 janvier 2018. 8h07. Une alerte au missile sème la panique sur l’île de Hawaï. Persuadés qu’ils vont mourir, des amis venus passer leurs vacances en bande, se disent leurs quatre vérités. Quand ils réalisent qu’il s’agit d’une fausse alerte, il est trop tard.  J’aime les films de potes : retrouvailles et engueulades au soleil en général. Sous le soleil de La Réunion figurant Hawaï, contrairement aux autres films où les engueulades arrivent au milieu du scénario, la bombe explose dès le début et le reste du film est consacré à gérer la déflagration. Le casting est top mais les personnages sont peu développés du fait de leur nombre, d’ailleurs j’ai eu du mal à retenir les prénoms. Faute de background et de synergie entre certains acteurs, on ne croit pas à toutes les amitiés. On s’attache à certains et pas du tout à d’autres. On sourit, on s’amuse de quelques bons mots. Je regrette les choix de photographie : anodine, presque terne. Tous les ingrédients sont là mais la mayonnaise ne pr

Les gardiens de la galaxie 3 de James Gunn / Sympa /

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Peter Quill, qui pleure toujours la perte de Gamora, doit rassembler son équipe pour protéger l’un des siens. En cas d’échec, cette mission pourrait bien marquer la fin des Gardiens tels que nous les connaissons. En cas de réussite aussi.  Je reconnais volontiers des qualités à ce film : d’excellents effets spéciaux, quelques personnages attachants (notamment Rocket, Mantis, Nebula), des acteurs qui font le job, un scénario cohérent malgré des enjeux limités, une B.O sympa, des sourires, un soupçon d’émotion entre apprentissage du deuil et empathie universelle. Le problème c’est que je ne parviens pas à oublier deux de ses plus gros défauts : un humour poussé jusqu’au ridicule et une longueur abusive : 2h30 quand 2h suffisaient largement. Ajoutons deux scènes post-génériques complètement inutiles, de trop nombreux flash-backs qui auraient pu être condensés pour éviter de casser le rythme et deux méchants complètement transparents qui ont tous les deux un caractère d’enfant gâté assez i

Pour l'honneur de Philippe Guillard / Inoffensif /

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Trocpont et Tourtour, deux petits villages du Sud de la France, se livrent une guerre de clocher, symbolisée par un derby entre les deux équipes de rugby. Trocpont a pris l’ascendant mais l'arrivée de demandeurs d’asile va changer la donne.  Je m’attendais un gentil téléfilm de France 3 mais j’avais besoin d’aller au cinéma pour me détendre. Choix fait en fonction de l'horaire. Bon, j’avais raison. Cette comédie gentillette qui assume ses bons sentiments et une certaine forme d’angélisme propose, d’après une histoire vraie, une fable franchouillarde mais généreuse sur l’intégration par le sport, le rugby en l’occurrence. Car oui, tout le monde peut jouer au rugby. Le casting est sympathique, bien que son accent du Sud ne soit pas toujours crédible. Quelques répliques drôles allègent le propos un peu moraliste bien que visiblement sincère. 3,5/10 

Misanthrope de Damián Szifron / Âpre /

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Eleanor, jeune enquêtrice, est appelée sur les lieux d’un crime de masse terrible. La police et le FBI lancent une chasse à l’homme sans précédent, mais face au mode opératoire constamment imprévisible de l’assassin, l’enquête piétine. Ce thriller brillant, réellement tendu, propose une critique acerbe et brutale de la société américaine consumériste, gangrenée par la recherche d’audimat et la culture du clic, où il est si facile de se procurer une arme. Il commence par un plan inversé sur Baltimore, choix d’angle qui donnera une scène à la fois bizarre et belle quand le réalisateur le reproduit   lorsqu’Eleanor nage dans une piscine, ce qui donne l’impression qu’elle nage sur l’eau. Enquête bien ficelée avec deux antihéros cabossés et imparfaits, donc attachants, faisant face à un type encore plus cabossé qui pense que tirer sur des inconnus soignera le mal qui ronge la société américaine. Il se trompe, forcément, mais les autorités aussi. Quelques scènes vraiment fortes peuvent impre