The Batman de Matt Reeves // Brillamment sombre //
Deux années à arpenter les rues en tant que Batman et à insuffler la peur chez les criminels ont mené Bruce Wayne au cœur des ténèbres de Gotham City. Lorsqu'un tueur s'en prend à l'élite de Gotham, une piste d'indices cryptiques envoie celui qui n'est pas encore un justicier dans la pègre...
Reeves choisit un retour aux sources sans pour autant tomber dans l'origin story. Tant mieux. Batman enquête sur une série de meurtres violents et doit faire face à des personnages peu recommandables dans une ville corrompue jusqu'à l'os. Commençons parce qui peut gêner ou dérouter. D'une part, la première heure se traîne, presque assommante, même Batman a l'air lent, entravé par son costume pas très réussi. D'autre part, j'avais des doutes sur Robert Pattinson, mais celui-ci finit par les éteindre, notamment grâce à l'alchimie avec Zoe Kravitz, épatante en Catwoman. Il trouve dans leurs scènes communes des nuances dans son jeu minimaliste vraiment intéressantes. Le reste du casting est impeccable, d'Andy Serkis à John Turturro, en passant par Paul Dano et Colin Farrell que je n'avais pas reconnu. Jeffrey Wright est peut-être un peu en dessous, cependant il ne peut que souffrir de la comparaison avec Gary Oldman (comme 99% des autres acteurs). Le réalisateur choisit un univers radicalement sombre, une ville moderne et gothique à la fois, noyée sous la pluie, métaphore de la société qui l'habite. Dans cet opus, Batman n'est pas encore un justicier, c'est un vengeur qui fait peur, et pas seulement aux criminels. Une fois passé ce premier tiers, enfin le film impose son ampleur, sa photographie léchée, sa B.O puissante, son action brutale soutenue par des effets spéciaux solides, qui emportent tout, malgré quelques petites incohérences. Je me demande si cette exposition ne sert pas la suite en installant une ambiance, une atmosphère particulièrement réussie et immersive. Une réussite à réitérer pour la suite.
8,5/10
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