L'hermine

Michel Racine est un Président de cour d'assises redouté. Aussi dur avec lui qu'avec les autres, on l'appelle " le Président à deux chiffres ". Avec lui, on en prend toujours pour plus de dix ans. Tout bascule le jour où Racine retrouve Ditte Lorensen-Coteret. Elle fait partie du jury qui va devoir juger un homme accusé d'homicide. Six ans auparavant, Racine a aimé cette femme. Presque en secret.
C’est un film étrange, difficile à classer entre chronique judiciaire, comédie dramatique sentimentale et portait d’un homme et d’une fonction. Le réalisateur semble avoir eu du mal à choisir et à tracer des lignes claires. Fabrice Luchini est exceptionnel, tout en nuances, sobre, émouvant et drôle, dans le rôle du juge personnellement paumé mais qui maintient sa fonction sur les rails. Sidse Babett Knudsen, sublime, campe son idéal féminin avec élégance. Victor Pontecorvo et Candy Ming, l’accusé et la partie civile, sont excellents avec une prestation à fleur de peau. Sans eux, le film aurait peut-être été ennuyeux. La partie judiciaire est bien traitée malgré quelques imprécisions juridiques. Les dessous du procès sont évoqués avec justesse, des relations entre professionnels de la justice et entre jurés au comportement des avocats en passant par celui, incompréhensible de l’accusé, ou la déposition du policier, assassinat en règle de l’interrogatoire qu’il a mené contre le père. Toutefois, elle aurait pu avoir plus de corps, de profondeur, être plus aboutie. La partie romantique est délicate et tendre, sans pathos ni guimauve et portée par une belle bande originale. La fin est, hum, très française, abrupte.
6,5/10


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