En mai fais ce qu'il te plaît

Mai 1940, l’exode. Pour fuir l'invasion allemande, les habitants d'un petit village du nord de la France partent sur les routes. Ils emmènent avec eux un enfant allemand, dont le père opposant au régime nazi est emprisonné à Arras pour avoir menti sur sa nationalité. Libéré dans le chaos, celui-ci se lance à la recherche de son fils, accompagné par un soldat écossais cherchant à regagner l'Angleterre.
 

Je m’attendais à un mélo tire-larmes. Et quelque part, c’en est un, notamment par la musique d’Ennio Morricone, belle mais démonstrative. Mais ce n’est pas seulement ça. C’est un aussi un film intelligent et attachant portant sur un moment d’histoire peu évoqué au cinéma avec un réalisme prenant. Le bombardement d’Arras, les descentes des stukas et les reconstitutions de propagande sont glaçants. Les personnages, avec leurs doutes, leurs incertitudes, sont attachants. August Diehl est touchant. Olivier Gourmet et Mathilde Seigner, sobres, sont impeccables. Alice Isaaz campe brillamment une institutrice au comportement parfois ambigu. Matthew Rhys, Joshio Marlon, Laurent Gerra complètent ce casting aux petits oignons avec justesse. Si les décors bucoliques sont beaux, et la reconstitution de la France rurale du tournant des années 30-40 soignée, parfois l’image caméra à l’épaule tremble et ne permet pas de voir correctement l’action. J’ai aimé le contraste entre la quasi promenade champêtre et les scènes de combat, hyper-réalistes, ainsi que le clin d’œil à La traversée de Paris. En revanche, je regrette le classicisme de l’ensemble, propre au réalisateur, ainsi que certaines facilités et un léger trop plein de bien-pensance.
8/10



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