Crimson Peak
Edith
Cushing, jeune romancière en herbe, vit avec son père dans l’État
de New York. Elle possède le don de communiquer avec les âmes des
défunts et reçoit un étrange message de l’au-delà : "Prends
garde à Crimson Peak". Une marginale dans la bonne société de
la ville de par sa fâcheuse "imagination", Edith est
tiraillée entre deux prétendants: son ami d’enfance, le docteur
Alan McMichael, et un intrigant baronnet anglais, Thomas Sharpe.
J’ai adoré
ce film ! Plus qu’un film d’horreur, c’est un drame horrifique
un peu gore sur la fin. L’atmosphère sombre et glauque du château
délabré est une merveille, notamment grâce à un travail sur les
décors (le manoir qui s’enfonce dans l’argile rouge qui suinte
même des murs, avec sa toiture percée et son architecture gothique)
et la lumière. Les fantômes ont une esthétique novatrice et
superbe, un brin flippante mais pas trop. D'ailleurs, comme le dit Edith, ils ne sont que la métaphore du passé qui hante le présent, de la culpabilité aussi. On frissonne pour
l’héroïne, on sourit aussi de temps à autre parce que le
scénario n’est pas dénué d’humour noir. Certes, le pot aux
roses devient vite évident. Cependant, ce n’est pas ce qui compte
car Del Toro s’intéresse surtout à ses personnages à leur
psychologie, à leurs contradictions. Mia Wasikowska campe une jeune
femme qui se veut moderne mais est éblouie par l’image du prince
charmant. Son personnage est aussi courageux et ne passe pas son
temps à hurler, ça c’est vraiment chouette. Elle est naïve mais
évolue vers la maturité. Tom Hiddleston est magnétique en
aristocrate désargenté pris en étau entre les deux femmes de sa
vie. Jessica Chastain, à la fois vénéneuse et glaciale, convainc
loin des autres rôles qu’elle a pu jouer, de même que Charlie
Hunnam, impeccable, que j’ai mis un temps fou à reconnaître. La
fin est émouvante. Un bel hommage au gothique anglais.
9,5/10
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