Anno Dracula de Kim Newman
La couverture, le titre, le pitch, tout concourait à me donner envie de le lire.
1888: Dracula a épousé la veuve Victoria, et règne désormais sur
la Grande-Bretagne. Les vampires sont sortis de la clandestinité. Un
assassin surnommé Scalpel dArgent massacre les prostituées aux
canines un peu trop aiguisées. Charles Beauregard, du Diogène's
Club, est envoyé pour le traquer et croisera au fil de son enquête
des personnages aussi légendaires que Jack l'éventreur, le
docteur Jekyll ou Fu Manchu.
Kim Newman (1959 - ) est un auteur et critique de cinéma anglais. Il
a grandi dans le comté du Somerset, sa jeunesse ayant été marqué
par la vision, à l'âge de 11 ans, du Dracula de Tod Browning, et a
ensuite étudié l'anglais à l'Université du Sussex. Il a tout
d'abord été journaliste dans divers magazines avant de se tourner
vers l'écriture, domaine où il a déjà été plusieurs fois
récompensé par des prix littéraires. Il est également un critique
reconnu du cinéma d'horreur, contribuant notamment au mensuel
Empire. Il a également écrit des romans dans l'univers de Warhammer
sous le pseudonyme de Jack Yeovil. En 2013, Kim Newman a fait partie
du jury de la 13e édition du festival international du film
fantastique de Neuchâtel.
Ce livre provoque en moi des sentiments et des impressions extrêmement contradictoires. Une fois que je l'ai commencé, j'avais à la fois hâte et pas envie de le continuer. J'ai réfléchi à la raison et je suis parvenue à la conclusion qu'il y a quelque chose dans l'écriture de ce roman qui me déplaît profondément malgré des personnages intéressants et un univers novateur. L'aspect ultra référencé finit par agacer d'autant que certaines références m'échappent. L'auteur s'est fait plaisir mais il a oublié le lecteur. Il a créé un univers riche dans lequel il agrège de façon intelligente et un brin prétentieuse une bonne dizaine d'autres. Le côté prétentieux ressort dans la centaine de page de "supplément". C'est sans doute le problème du livre : il privilégie l'univers et sa description à l'intrigue. Il n'y a pour ainsi pas d'intrigue. On sait dès le début qui est l'assassin et l'enquête prend la forme de quelques promenades au clair de lune. Pas de suspense et un final bien trop précipité.
Les personnages sont trop nombreux pour un roman finalement pas énorme. Nombre d'entre eux passent à la trappe et ne sont même pas remarqués. Beauregard et Dieudonné sont plutôt attachants mais je ne suis même pas sûre que plus de la moitié du roman leur soit consacré. La multiplication des points de vue m'a agacée. Les personnages principaux sont passifs, aucun évènement n'est dû à leur action, sauf dans le final. Ce sont toujours les autres qui agissent et provoquent les choses. Kate Reed ne sert pas à grand chose. Lestrade disparaît après l'un des premiers chapitres, c'est dommage. Pamela gagne en intérêt vers la fin mais c'est pour disparaître presque aussitôt et sans que l'on connaisse ses motivations profondes. Le sergent et Kostaki se sont révélés en un chapitre et puis pouf, disparition, encore. En bref, une majorité des personnages fait un petit tour et puis s'en va.
Tout pourtant n'est pas négatif. L reconstitution de Londres est impeccable et la description de la modification de la société post sortie du cercueil des vampires est développée de façon intéressante et plutôt intelligente, bien que Dracula soit au final peu présent.
4/10
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