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Affichage des articles du juillet, 2023

Le manoir hanté de Justin Simien / Divertissant mais plat /

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Une mère et son fils engagent une équipe de pseudo-experts pour les aider à chasser les différents spectres et fantômes qui hantent leur maison. Un énième film Disney adaptant une attraction à l'écran. Pourquoi pas ? Ici, il est question de chasser les fantômes matérialisant le deuil et le chagrin. La métaphore est multipliée par trois, ça devient gênant de prendre à ce point le spectateur pour un imbécile. Les effets spéciaux et les décors sont plaisants, l'ambiance appréciable mais je n'ai pas accrochés avec certains personnages, assez agaçants. Quant au scénario, il manque de relief et d'innovation. Rosario Dawson et Lakeith Stanfield forment un duo convaincant, Jamie Lee Curtis fait quelques apparitions rigolotes mais ça ressemble plus à des clins d'œil qu'autre chose. Tout cela est calibré film familial inoffensif, déjà-vu et pourtant déjà oublié une fois sorti de la salle.   5/10

Oppenheimer de Christopher Nolan / Ambitieux /

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Un biopic sur l ’univers palpitant de l'homme complexe qui a mis en jeu la vie du monde entier pour mieux le sauver. Comme souvent chez Nolan l'aspect esthétique tient une place primordiale et, encore une fois, il propose de magnifiques effets visuels qui traduisent les pensées et l'esprit vibrionnant de son personnage principal. Rajeunissements et vieillissements des acteurs sont également réussis. D'ailleurs, le réalisateur s'offre un casting quatre étoiles de Cillian Murphy, magistral et magnétique, à Robert Downey Jr., impressionnant et méconaissable, en passant par Emily Blunt et Florence Pugh.Le scénario s'avère passionnant, tant du point de vue historique, politique, éthique et philosophique. Pourquoi ce n'est pas un chef d'œuvre ? Parce que le film dure trois heures ! Deux heures trente auraient suffi, d'autant que le déroulement connaît des longueurs, particulièrement au milieu et que la stylisation frôle la maniérisme et la prétention. Domm

Barbie de Greta Gerwig / Sympa /

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À Barbie Land, vous êtes un être parfait dans un monde parfait. Sauf si vous êtes en crise existentielle, ou si vous êtes Ken.  Fun, forcément colorée, cette comédie se visionne au troisième degré dans des décors bien pensés, bien évidemment roses. Les numéros musicaux sont plaisants mais trop longs et seul la dérision moqueuse de "I'm just Ken" laissera un petit souvenir. Margot Robbie, sublime et attachante en gentille tête de linotte pas si linotte, America Ferrera, apportant un contrepoint de banalité séduisante, et Ryan Gosling, plein d'auto-dérision mais trop vieux pour le rôle, portent scénario malin, plein de références, souvent drôle, mais assez superficiel, qui flotte dans un politiquement correct de rigueur. Tout cela ressemble quand même furieusement à une publicité géante criant : "Non, Mattel n'est pas fini". 7/10

Mission Impossible - Dead reckoning part 1 de Christopher McQuarrie / Ludique /

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Ethan Hunt et son équipe traquent une effroyable nouvelle arme avant que celle-ci ne tombe entre de mauvaises mains et menace l’humanité entière. On prend les mêmes, on ajoute quelques nouveaux, et on recommence. Cette fois, Ethan Hunt sauve le monde d’une IA devenue folle. Retour de Luther, Benji, génial Simon Pegg, et Ilsa, impeccable Rebecca Ferguson, même si ce dernier personnage est négligé au profit d’un nouveau : Grace, incarnée par la magnifique et excellente Hayley Atwell. Esai Morales campe un méchant impénétrable mais peu charismatique, accompagné de Pom Klementieff en bad ass qui assure. Tom Cruise en fait toujours plus, va toujours plus loin dans l’implication et les cascades, réussies, quoique relevant parfois de la SF, ce qui les rend très immersives. Cependant, il a tendance à les étirer un peu trop, ce qui ralentit légèrement le rythme du film et l’amène à 2h40 quand 2h15 auraient suffi. Il se fait plaisir, exalte le héros américain, mais en même temps nous embarque pa

Master gardener de Paul Schrader / Captivant /

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Narvel est un horticulteur dévoué aux jardins de la très raffinée Mme Haverhill. Mais lorsque son employeuse l'oblige à prendre sa petite-nièce Maya comme apprentie, le chaos s’installe, révélant ainsi les sombres secrets du passé de Narvel… Contrairement à ce que la bande annonce et l'affiche laissait à penser, je savais que je ne devais pas m'attendre à un film d'action mais à un drame. Donc aucun risque de déception de ce point de vue. Si l'atmosphère est électrique et tendue au sein de ce magnifique jardin, c'est qu'on y joue une lutte sociale des États-Unis d'aujourd'hui, entre lutte des classes et lutte raciale. Joel Edgerton, intense, est génial en monolithe, écrasé de culpabilité, mélancolique et un peu poète face à Sigourney Weaver, impériale, même quand le vernis craque et laisse entrevoir les failles de son personnage. Dommage, leur relation, complexe, ambigüe, aurait pu être creusée, de même que la vie au domaine, comme coupée du monde ;

Une nuit d'Alex Lutz / Beau /

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Paris, métro bondé, un soir comme les autres.  Une femme bouscule un homme, ils se disputent. Très vite le courant électrique se transforme… en désir brûlant. Les deux inconnus sortent de la rame et font l’amour dans la cabine d’un photomaton.  La nuit, désormais, leur appartient. Je ne suis pas fan d'Alex Lutz, mais là, c'est une révélation ! Il a co-écrit et réalisé un très beau film qui étire une idée d'apparence simple pour tirer le fil d'une histoire d'amour singulière. Dès le milieu, j'ai commencé à entrevoir le twist final sous forme de «ce serait drôle si...», puis «je crois bien que...» jusqu'à la confirmation qui oblige à remettre tout ce qu'on a vu en perspective. Les dialogues, drôles, émouvants, philosophiques ou parfois banals, donnent le ton de cette œuvre bavarde qui offre un excellent terrain de jeu à son duo d'acteurs, complice, attachant, bluffant de naturel et de sincérité. Alex Lutz regarde Karin Viard avec une intensité folle, m

Indiana Jones et le cadran de la Destinée de James Mangold / Poussiéreux /

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1969. Le docteur Jones, professeur d'archéologie, prend sa retraite. S a filleule, Helena Shaw, à la recherche d'un artefact rare que son père a confié à Indy des années auparavant l'oblige à ressortir son fedora et son blouson de cuir pour une dernière virée... Je n'irai pas jusqu'à qualifier cette dernière aventure de soporifique, bien que je me sois endormie à un moment, mais elle s'avère poussiéreuse au possible. Les effets spéciaux et les cascades sont vieillis avant l'heure, et ne parlons pas du rajeunissement numérique des acteurs, ça pique les yeux. L'intrigue met un temps fou à démarrer et pourtant on commence in media res. De surcroît, il finit de façon improbable. Au milieu, quelques scènes réussies, du fan service à base de gros clins d'œil. Harrison Ford, quoique fringant, a l'air de se demander ce qu'il fait là. L'alchimie avec Phœbe Waller-Bridge, dépourvue de charisme, ne passe pas à l'écran. Mads Mikkelsen semble dési