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Affichage des articles du mars, 2019

Dumbo de Tim Burton

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Les enfants de Holt Farrier, ex-artiste de cirque chargé de s’occuper d’un éléphanteau dont les oreilles démesurées sont la risée du public, découvrent que ce dernier sait voler...   J'adore l'univers de Tim Burton. Après Alice in Wonderland, il revisite cette fois un autre dessin animé Disney, Dumbo. Je n'ai guère de souvenir du vieil animé, sinon que je n'étais pas particulièrement fan. Le film démarre un peu lentement, le réalisateur prend son temps pour en venir au fait, à savoir la critique acerbe des parcs d'attraction et la célébration de la différence via une belle brochette de freaks. Grâce à des effets spéciaux réussi, il donne vie à l'éléphanteau à grandes oreilles, trop chou avec ses yeux bleus et signe un film espiègle et mélancolique à la fois. J'ai retrouvé des accents de ses films précédents, notamment dans la photographie et les couleurs. Les acteurs sont impeccables de Colin Farrell, charmant en père manchot désabusé mais aimant,

Let's dance de Ladislas Chollat

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Joseph, danseur passionné, participe à un concours international de hip-hop mais son groupe explose. Recueilli par Rémi, un ancien danseur étoile devenu professeur, Joseph découvre le milieu de la danse classique et rencontre la brillante Chloé, en pleine préparation du concours d'entrée au New York City Ballet.  Je m'attendais à un film sur la danse un peu naze mais j'avais vraiment envie d'aller au cinéma et il y a Guillaume de Tonquédec. J'ai été surprise dans le bon sens. Bizarrement. Honnêtement, les dialogues étaient conformes à ce que j'attendais, pas terribles. En revanche, une belle énergie soutient les scènes de danse. J'aurais aimé une fusion plus complète entre les deux styles. Les pointes d'humour, plutôt bienvenues, marchent bien. Alexia Giordano a beaucoup de grâce, elle forme un joli duo avec Rayane Bensetti, passable, (dont le carré est mieux brushé que le mien). Guillaume de Tonquédec campe un professeur sympathique mais qui ne

Les invités de mon père d'Anne Le Ny

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Avril 2010, un joli film qui résonne encore aujourd'hui. Lucien Paumelle, médecin retraité, conclut un mariage blanc avec une jeune Moldave, Tatiana, pour lui éviter l'expulsion. Ses enfants, Babette et Arnaud, s'aperçoivent rapidement que le comportement de leur père n'a plus grand-chose à voir avec les principes qu'il a toujours prônés... A sa sortie, je ne suis pas certaine d'avoir perçu toute la profondeur du film. J'avais aussi été déçue parce que la bande annonce promettait une comédie alors qu'il s'agit d'une comédie dramatique. Le sujet, grave, est traité avec une plaisante légèreté grâce à un humour grinçant qui ponctue notamment les dialogues. Le film pose des questions intéressantes : la relation aux parents et notamment au père mis sur un piédestal, la dégradation de l'esprit, le dévoiement des idéaux, l'amour au troisième âge, le mariage blanc, la situation des migrantes. Il a aussi la finesse de laisse

Meurtre en Mésopotamie d'Agatha Christie

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Je ne comptais pas publier d'avis concernant ce livre acheté dans une gare avant un trajet en train. Cependant, la pauvreté de la programmation cinématographique de cette semaine m'a conduite sur une autre voie.  En arrivant sur le chantier de fouilles de Tell Yarimjah, Miss Leatheran ouvre de grands yeux. Quoi de plus dépaysant pour une jeune infirmière que ce pays exotique, cette équipe d'archéologues installée loin de tout ? Et quelle mission singulière que d'avoir à veiller sur la belle Mrs Leidner, en proie à des hallucinations et des terreurs diverses... Et lorsque cette dernière sera assassinée, Amy aura le rare privilège d'assister de près à une enquête de l'illustre Hercule Poirot... Vous trouverez ici un petit paragraphe sur la précieuse dame Agatha. Pour la version longue, vous pouvez vous reporter à ma critique de Mort sur le Nil .  Agatha Christie, née Agatha Mary Clarissa Miller (1890 - 1976), surnommée la « Reine du crime » es

Mon bébé de Lisa Azuelos

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Héloïse, mère de trois enfants, voit sa petite dernière sur le point de quitter le nid. Elle se remémore leurs souvenirs partagés, ceux d’une tendre et fusionnelle relation mère-fille, et anticipe ce départ en jouant les apprenties cinéastes avec son smart phone, de peur que certains souvenirs ne lui échappent... Lisa Azuelos aime décortiquer la relation mère-fille, surtout vers la fin de l'adolescence de cette dernière. Le lien est fort, fusionnel, dysfonctionnel, ici notamment parce que la mère est surprotectrice, tout en étant maman-copine, à moitié hystérique et dépourvue de la moindre parcelle d'autorité. Sandrine Kiberlain semble avoir pris beaucoup de plaisir dans ce rôle face à une Thaïs Allessandrin très naturelle -trop ?-. Patrick Chesnais apporte sa patte bourrue mais ô combien sympathique tandis que le jeune et talentueux Victor Belmondo fait ses premiers pas dans un vrai second rôle. Le scénario ne raconte pas grand chose, une tranche de vie prévisible, un

Ma vie avec John F. Donovan de Xavier Dolan

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  Dix ans après la mort d’une vedette de la télévision américaine, un jeune acteur se remémore la correspondance jadis entretenue avec cet homme, de même que l’impact que ces lettres ont eu sur leurs vies respectives.  D'abord, je ne comprends pas pourquoi Death and life of John F. Donovan est devenu Ma vie avec... La traduction n'était tout de même pas si complexe. Ensuite, j'avoue avoir hésité à voir le film car Kit Harington ne me semblait pas être un acteur de nature à faire naître la passion dévorante que suggère le synopsis, cf l'improbable bluette ratée Pompéi dans laquelle il s'est commis il y a quelques années. J'ai bien fait de tenter ma chance. Dolan confirme qu'en plus de savoir choisir la musique, excellente, il est un merveilleux directeur d'acteurs, il parvient à leur tirer des expressions criantes de sincérité, malgré sa propension à parfois sombrer dans le mélo frôlant l'invraisemblance. Ses choix de plan, en

Rebelles d'Allan Mauduit

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Sans boulot ni diplôme, Sandra, ex miss Nord-Pas-de-Calais revenue s'installer chez sa mère à Boulogne-sur-Mer, est embauchée à la conserverie locale. Elle tue accidentellement son chef trop entreprenant. Avec deux autres filles témoins de la scène, elle découvre un sac plein de billets dans le casier du mort.  Il y a du Lautner dans cette réjouissante comédie joyeusement macabre où les gifles pleuvent et où l'humour noir est bien présent. Dommage que ce dernier n'aille pas plus loin car malgré un sourire quasi permanent, on rit peu aux éclats. Cécile de France excelle dans le rôle de la pétasse qui s'y croit bien qu'elle ait raté sa vie, la vulgarité lui sied. Yolande Moreau et Audrey Lamy complètent ce trio aussi drôle que pathétiquement dangereux. Simon Abkarian joue encore les voyous, tandis que le rôle du flic sexy revient à Samuel Jouy. Doté d'une B.O au top, le scénario, très énergique, ne connaît aucun temps mort et vante la solidarité féminine.

Captain Marvel de Anna Boden et Ryan Fleck

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Vers, soldat Kree, est hantée par d'étranges rêves qu'elle ne comprend pas. Lors d'une mission, elle se voit contrainte de faire face à son passé mystérieux et découvre ses capacités.  J'avais un peu peur avant de voir ce nouveau Marvel avec une demoiselle surpuissante incarnée par la peu charismatique Brie Larson. Finalement, je suis soulagée, et divertie. Le film dose habilement touches d'humour et action. Les dialogues ne sont pas d'une folle intelligence mais pas complètement indigents non plus. Brie Larson a tout de la girl next door, sympathique mais pas exceptionnelle.  Il aurait fallu à son personnage un peu plus de contradictions, car Captain Marvel s'avère un rien monolithique et du coup l'actrice n'a pas foultitude de choses à jouer (on va lui conserver le bénéfice du doute). Je ne suis pas hyper fan de l'aspect luminescent. Samuel L. Jackson, bien rajeuni numériquement, joue les sidekicks dépassés bien que plein de bonne volont

Le mystère Henri Pick de Rémi Bezançon

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Une jeune éditrice découvre un manuscrit extraordinaire qu'elle décide aussitôt de publier. Le roman devient un best-seller. Mais son auteur, Henri Pick, un pizzaïolo breton décédé deux ans plus tôt, n'aurait selon sa veuve jamais écrit autre chose que ses listes de courses. Persuadé qu'il s'agit d'une imposture, un célèbre critique littéraire décide de mener l'enquête, avec l'aide inattendue de la fille de l'énigmatique Henri Pick.  Je redoutais, comme à chaque fois, un Luchini show. Heureusement, ce n'est pas cas, il a gagné en sobriété ces dernières années. Le film parle énormément de littérature, c'est fantastique. La plupart des personnages vivent dans des lieux remplis de livres jusqu'au plafond, c'est tout simplement fantastique. Les paysages bretons ne sont pas mal non plus. On ne fait pas que voir des livres, on parle d'écriture aussi, on construit des hypothèses, on enquête un peu. La bande annonce dévoile les me

Stan & Ollie de John S. Baird

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1953. Laurel et Hardy, le plus grand duo comique de tous les temps, se lancent dans une tournée à travers l’Angleterre. Vieillissants et oubliés des plus jeunes, ils peinent à faire salle comble. Même si le spectre du passé et de nouvelles épreuves ébranlent la solidité de leur duo, cette tournée est l’occasion unique de réaliser à quel point, humainement, ils comptent l’un pour l’autre… Même s'il démarre par un beau plan séquence, le film commence lentement et j'ai eu des difficultés à e ntrer dans cette histoire dont j'avais du mal à définir les contours. Je ne parvenais pas d'abord à savoir ce que le scénario voulait raconter. Tout est allé mieux quand j'ai compris qu'il s'agissait d'une belle histoire d'amitié avant d'être une histoire d'artistes. Peut-être m'attendais-je à autre chose. Quoique je ne sois pas amatrice de l'humour de Laurel et Hardy et que je ne comprenne pas toujours ce qui est sensé être drôle, le duo  St

Damien veut changer le monde de Xavier de Choudens

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Pour sauver l'un de ses jeunes élèves Bahzad, et sa mère, d'une expulsion de territoire imminente, Damien renoue avec son passé et convainc sa sœur, Mélanie, redoutable avocate d’affaires, son meilleur ami Rudy et une bande de potes improbables de l'accompagner dans son nouveau combat. Ensemble, ils vont enfreindre la loi par solidarité. Et très vite se faire complètement dépasser... Les comédies sociales sont décidément à la mode en ce moment. Celle-ci, quoique sérieusement utopiste, ne manque pas de charme, peut-être grâce à son inébranlable optimisme. Franck Gastambide campe un homme généreux mais pas très malin, soutenu par sa sœur trop sérieuse, l'efficace Camille Lellouche. Inévitablement, il tombe amoureux de celle qu'il tente d'aider, la ravissante et touchante Melisa Sözen. Malgré quelques scènes embarrassantes et une scénario vite essoufflé, le film réussit à faire sourire et surtout à émouvoir. Le sujet n'est pas facile : l'immigrati

Jusqu'ici tout va bien de Mohamed Hamidi

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Fred Bartel, patron d’une agence de communication parisienne branchée, est contraint par l’administration de délocaliser son entreprise à La Courneuve. Fred et son équipe y font la rencontre de Samy, un jeune de banlieue qui va vite se proposer pour leur apprendre les règles et usages à adopter dans ce nouvel environnement.  Après le naufrage All inclusive, j'avais des craintes en en rendant au cinéma pour une autre comédie française. Vous avez dit franchouille ? Oui et non. Le festival du cliché ? Oui et non. Tout n'est pas manichéen dans ce film mais l'ensemble s'avère cousu de fils blancs. L'intrigue, un rien confuse, part un peu dans tous les sens, entre intégration, dénonciation et sens de la débrouille. A Paris comme en banlieue, on magouille sec. J'ai adoré le "bibishit" et le cours de marketing pour les nuls qui allait avec. Gilles Lellouche est attachant en patron finalement bienveillant, entouré de la ravissante et percutante Sabr