Premier contact
Lorsque de mystérieux vaisseaux surgissent un peu partout sur Terre, une équipe d’experts est rassemblée sous la direction de la linguiste Louise Banks afin de tenter de comprendre leurs intentions. Face à l’énigme que constituent leur présence et leurs messages mystérieux, les réactions dans le monde sont extrêmes et l’humanité se retrouve bientôt au bord d’une guerre absolue. Louise Banks et son équipe n’ont que très peu de temps pour trouver des réponses.
On m'avait dit que Premier contact n'est pas un film de SF comme les autres. Et c'est vrai. Il se déroule sur quelques semaines et montre les efforts d'une linguiste pour comprendre un langage extraterrestre et communiquer. On suit aussi son parcours personnel de façon fragmentée. Je trouve très belle l'écriture alien, complexe et crédible. D'ailleurs, malgré leur aspect moyennement ragoûtant, les deux spécimens présentés sont assez attachants. Amy Adams campe la super linguiste avec finesse face à Jeremy Renner, un peu à contre-emploi il faut le dire (et c'est tant mieux) en scientifique brillant. C'est Adams le principal vecteur d'émotions, sans pathos, sans grosse ficelle mais avec sincérité. Réflexion pointue sur la puissance du langage et le temps, le film, qui ne prend pas le spectateur pour un imbécile, fait un peu de géopolitique assez crédible. Le message sur plan large, pour utopique qu'il soit, ne manque de beauté ni d'espoir : l'union des peuples. Sur un plan plus personnel, voire intime, il prône la saveur de l'instant et de l'amour, et peut-être l'acceptation de la mort. Visuellement automnal et froid, il bénéficie d'une belle photographie. L'intrigue, aussi prenante soit-elle, aurait gagné à être resserrée en coupant environ un quart d'heure correspondant à quelques plans qui la ralentissent sans rien apporter sinon, parfois, un certain réalisme. Tout en étant scientifique au point d'être parfois technique (on finit par s'y retrouver), le film se révèle assez onirique, à l'image de l'intérieur des vaisseaux. Le final est pour le moins surprenant mais aussi un peu frustrant car il dévoile peu ce qui se passera après, hors destins personnels. Il m'a fait pensé à Interstellar pour ses réflexions métaphysiques ainsi qu'à Éternité, pour certains plans et sa délicatesse. Dense et intelligent.
9/10
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