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Affichage des articles du août, 2020

Tenet de Christopher Nolan

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Le protagoniste, agent de la CIA, participe à une opération clandestine dans un opéra à Kiev. Ça tourne mal et il choisit de se sacrifier. À son réveil, le protagoniste apprend qu'il est recruté pour une opération spéciale visant à sauver le monde d'une immense menace venue du futur.  De Nolan, j'aime les Batman et Interstellar et j'adore Inception. Je veux bien le suivre dans ses délires temporels mais là, si je comprends le concept général, je n'en saisis pas pleinement les détails et les implications. Et ça m'agace assez, d'autant plus que ça m'empêche de me concentrer sur l'intrigue, surtout quand je repère des incohérences. John David Washington campe un héros sympathique qui doute mais s'inquiète du sort du monde. Robert Pattinson, Elizabeth Debicki et Kenneth Brannagh le secondent, efficacement pour le premier, avec élégance pour la deuxième, démesure pour le troisième. Les effets spéciaux s'intègrent parfaitement dans les scènes d'

Les nouveaux mutants de Josh Boone

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Retenus dans un mystérieux hôpital, Illyana, Rahne, Sam et Roberto sont pris en charge par le docteur Reyes qui les surveille et leur apprend à maîtriser leurs pouvoirs. L'arrivée de Dani Moonstar, très perturbée, coïncide avec d'étranges évènements.  Premier constat : le film ne fait pas impression. Quelques heures après l'avoir vu, je me souviens de métaphores particulièrement peu subtiles sur la sexualité et la découverte de soi et du fait qu'Illyana est horripilante. Sinon ? pas grand chose. C'est sensé être un thriller horrifique mais le réalisateur a plusieurs trains de retard et si certaines scènes bien réalisées sont assez flippantes, on est très loin du film d'horreur, même si on en retrouve le scénario simpliste. Déjà-vu, éculé, creux, on dirait un mauvais épisode de Buffy contre les vampires que l'on voit à deux reprises, et pourtant je suis fan de cette série. Bref, des années de production gâchées pour un film qui devra être entièrement remonté

La nuit venue de Frédéric Farrucci

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Paris, 2018. Jin, jeune immigré sans papiers, conduit chaque nuit un VTC pour le compte de la mafia chinoise. Une nuit, Noémie, call-girl envoûtante, monte à bord de son taxi. Intriguée par le mutisme et l’aura de Jin, transportée par sa musique électro, elle décide d'en faire son chauffeur attitré.  Je m'attendais à un thriller sombre et musclé, me voilà face à un film social avec un fond de tension qui explose dans un final froid. Il démarre lentement, avec la longue exposition de la situation de Jin, à savoir un chauffeur de VTC immigré sans papiers ayant des dettes auprès de la mafia, presque un esclave auquel on fait miroiter qu'un jour il aura fini de rembourser. La rencontre tarde à arriver et la relation se développe par à-coups. Si le film est élégant, sans misérabilisme, il lui manque sans doute une âme. Les acteurs, Guang Huo et Camélia Jordana, sont doués et beaux. Paris de nuit est magnifique quoique parfois filmée par un cameraman parkinsonien. Le scéna

Belle-fille de Méliane Marcaggi

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Découvrant que son mari la trompe, Louise décide de penser enfin à elle et part décompresser en Corse. Elle passe une folle nuit avec un bel inconnu... Au petit matin, il ne se réveille pas. Andréa, la mère de celui-ci, débarque sur les lieux et prend immédiatement Louise pour la belle-fille dont elle a toujours rêvé.  Cet été décidément fertile en comédies françaises nous amène une classique histoire de quiproquo servant de fil rouge à une intrigue mince qui n'ira pas beaucoup plus loin, sinon pour dire qu'il faut vivre et aimer les autres comme s'ils allaient mourir demain. Cela dit, la construction via un parallélisme constant des situations, sans être audacieux, rend le fond plus intéressant. Alexandra Lamy pétille face à une Miou-Miou très juste. Jonathan Zaccaï reste un peu en retrait, comme son rôle, tandis que Thomas Dutronc promène son charme nonchalant et inquiet à la fois. Certaines scènes atteignent presque l'émotion, l'ensemble fait rire. Rien de s

Light of my life de Casey Affleck

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Dans un futur proche où les femmes ont presque toutes disparu, un père tâche de protéger Rag, sa fille miraculeusement épargnée. Dans ce monde brutal, la survie passe par une stricte discipline, faite de fuite permanente et de subterfuges. Mais il le sait, son plus grand défi est ailleurs : comment maintenir l'illusion d'un quotidien insouciant et préserver la complicité fusionnelle avec sa fille ?  Voilà un film dépouillé sur les relations père-fille dans un monde post-apocalyptique quasiment dépourvu de femmes et c'est le seul élément de contexte que l'on aura, les flashbacks n'étant constitués que de souvenirs familiaux. A cause de ce manque de contextualisation, une trop grande part est laissée à l'imagination du spectateur, vu que certaines réactions ne sont pas expliquées, ce qui entretient une tension permanente qui finit par lasser, faute de répit. La photographie n'a rien d'exceptionnel, difficile de tirer des images extraordinaires d'u

Felicità de Bruno Merle

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Pour Tim et Chloé, le bonheur c'est au jour le jour et sans attache. Demain l'été s'achève. Leur fille, Tommy, rentre au collège et cette année, c'est promis, elle ne manquera pas ce grand rendez vous. C'était avant que Chloé disparaisse, que Tim vole une voiture et qu'un cosmonaute débarque dans l'histoire.  Même si on sent parfois Chloé lasse de l'irresponsabilité de Tim, ils forment un couple d'amoureux passionnés et épris de liberté, ce qui exclut leur fille plus mature qui s'isole alors avec un casque anti-bruit et laisse libre cours son imagination bizarre. Rita Merle campe une jeune adolescente pas encore tout à fait sortie de l'enfance face à Pio Marmai, fantasque, et Camille Rutherford, cherchant toujours à le rattraper. Éloge de la différence, de la vie hors normes, hors de la société qui corrompt et emprisonne, le film fait la part belle aux balades en voiture de ses personnages intranquilles. Cette chronique d'une vie familia

Greenland - Le dernier refuge de Ric Roman Waugh

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Une comète est sur le point de s’écraser sur la Terre et de provoquer un cataclysme sans précédent. John Garrity se lance dans un périlleux voyage avec son épouse Allison dont il est séparé et leur fils Nathan pour rejoindre le dernier refuge sur Terre à l’abri du désastre. Parmi les comédies françaises et les dessins animés clairement destinés aux plus jeunes, un petit film catastrophe sans promo apparaît. Le salut du spectateur ? Je n'irais pas jusque là mais une bouffée de changement dotée d'effets spéciaux très corrects. La photographie tient la route, malgré certaines scènes tournées caméra à l'épaule. Gerard Butler – et son regard bleu glacier très rassurant – et Morena Baccarin – ni potiche ni demoiselle en détresse – forment un couple charmant, résistant mais au fond assez humain, assez crédible. Scott Glenn fait un passage assez émouvant. Les autres seconds rôles, simples faire-valoir, comptent pour rien, sinon pour illustrer ce que l'Homme fait de pire, et