Le blog d'Elisabeth - Mon ciné, mes bouquins

Une famille juive ultra-orthodoxe se rend chaque année dans une ferme du sud de l’Italie afin d'accomplir une mission sacrée : la récolte des cédrats. Esther, en pleine remise en cause des contraintes imposées par sa religion fait la connaissance d’Elio, le propriétaire de la ferme.  C’est le mois d’août dans une plantation de cédrats en Italie. Un avant-goût de vacances en janvier, ça ne se refuse pas. Lou de Laâge campe une jeune femme étouffée par son mode de vie rigoureux et patriarcal. Pourtant, c’est une famille plutôt heureuse. Tout en feu contenu, elle irradie de vitalité. Riccardo Scamarcio, avec son regard incandescent, joue un rôle miroir, celui d’un homme empêtré dans la plantation familiale comme dans la mémoire paternelle. Dans ce cadre rural superbe, de petites transgressions en conversations volées, ces deux-là s’offrent un espace de liberté tout en taisant une attirance certaine. L’alchimie entre les deux acteurs donne à chaque regard une intensité particulière. Po

Los Angeles des années 1920. Récit d’une ambition démesurée et d’excès les plus fous, Babylon retrace l’ascension et la chute de différents personnages lors de la création d’Hollywood, une ère de décadence et de dépravation sans limites. Grandeur et décadence, flamboyance et démesure dans le Hollywood des années 20. Quand les réalisateurs cesseront-ils de nous infliger leurs trips personnels, longs de 3h de surcroît ? Oui on pense un peu à Once upon a time in Hollywood, d’autant que les deux films ont Pitt et Robbie en commun. Voyons le positif. Brad Pitt est magistral en acteur au top puis sur le déclin. Il traîne son désespoir élégant avec une classe folle. Diego Calva amène un peu d’humanité, de normalité et d’émotion, comme la vénéneuse Li Jun Li. L’esthétique du film, pour tapageuse qu’elle soit, est réussie et s’articule bien avec la B.O jazzy très efficace. Voilà. Le négatif maintenant. Les seconds rôles, à peine esquissés, prennent de la place et du temps mais sans réellement a

Adolescentes, Blandine et Magalie étaient inséparables. Elles se sont perdues de vue. Alors que leurs chemins se croisent de nouveau, elles décident de faire ensemble le voyage dont elles ont toujours rêvé.   J’espérais un film léger et drôle, peut-être un peu too much. Le final le film n’est pas déplaisant mais il ne convainc pas. Il paraît factice, on n’y croit jamais complétement sauf quand Kristin Scott Thomas apparaît. Elle brille encore dans ce rôle très différent de ce dans quoi on a l’habitude de la voir. Les jolis décors grecs et la musique disco sympa ne suffisent pas à dynamiser ce film plombé par la dépression de Blandine et l’outrance de Magalie. Olivia Côte et Laure Calamy ne semblent pas trouver leurs personnages, noyés sous les clichés et les grosses ficelles et la seconde en fait des tonnes. On sourit mais on ne rit pas. On aimerait se sentir en vacances, dommage que ça ne prenne pas.  5/10

Antoine, marié, deux enfants, conducteur de bateaux, et Christian, célibataire, chômeur et bagarreur incorrigible se retrouvent sur la tombe de leur père. Le second envie la vie en apparence parfaite du premier, puis découvre que les apparences sont trompeuses.  Deux frères unis par une enfance difficile mais éloignés par leurs choix de vie se heurtent et se retrouvent au décès de leur père haï. Moitié comédie, moitié drame social de la magouille à la petite semaine façon 80's, le film aborde la fraternité et la vulnérabilité des hommes sans rien inventer ni apporter de nouveau, bien que la complicité entre Jean-Paul Rouve et Grégoire Ludig, attachants, rattrape les faiblesses du scénario. Leur relation, complexe et contrariée, s’avère surtout émouvante, y compris lors des jolis flashbacks. Elle réserve quelques beaux moments. Marie Gillain et Michel Blanc jouent les seconds couteaux avec plaisir. La B.O, régressive, pimpe le décor un peu déprimant d’une ville portuaire du Nord. Un

Italie 1609. Accusé de meurtre, Le Caravage a fui Rome et s’est réfugié à Naples. Soutenu par la puissante famille Colonna, Le Caravage tente d’obtenir la grâce de l’Église pour revenir à Rome. Le Pape décide alors de faire mener par un inquisiteur, l’Ombre, une enquête sur le peintre dont l’art est jugé subversif et contraire à la morale de l’Église.    Sombre, onirique, sensuel et violent, le film, qui souffre de quelques problèmes de rythme, évoque l’inquisition, son but et ses moyens et le Caravage et son œuvre. Il y est moins question de Dieu et de foi que du pouvoir de l’Église. Les tableaux du Caravage subliment le quotidien crasseux dans un religieux magnifié. Tantôt l’image est très belle, sublimée par une lumière travaillée, tantôt floue, granuleuse, sans que ça traduise quoi que ce soit de pertinent. La construction par flashbacks via les interrogatoires d’un Louis Garrel, glacial et inquiétant, se justifie mais s’avère parfois un peu confuse sur la temporalité. Isabelle