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Les enfants vont bien de Nathan Ambrosioni / Vraiment très sobre /

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Un soir d'été, Suzanne, accompagnée de ses deux jeunes enfants, rend une visite impromptue à sa sœur Jeanne. Au réveil, Jeanne découvre sidérée le mot laissé par sa sœur, puis elle comprend qu'aucune procédure de recherche ne pourra être engagée : Suzanne a fait le choix insensé de disparaître...  Je voulais aimer ce film, notamment parce que j’éprouve un étrange mais réelle sympathie à l’égard de Camille Cottin, par ailleurs excellente dans ce rôle de femme libre qui doit redéfinir ses priorités. Cependant, le réalisateur fait des choix qui m’ont paru désastreux : quasiment pas de musique (parfois je me disais : oh ! là il faudrait vraiment de la musique), des scènes tournées caméra à l’épaule qui ont la tremblote, des plans inutiles qui allongent artificiellement le film et une fin abrupte agaçante. Néanmoins, le film a des qualités : le casting, y compris des enfants, est très réussi, même si je regrette le sous-emploi de Guillaume Gouix, le traitement du ver...

Zootopie 2 de Byron Howard et Jared Bush / Généreux /

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Judy Hopps et Nick Wilde découvrent que leur collaboration n'est pas aussi solide qu'ils le pensaient lorsqu'ils doivent s’engager sur la piste sinueuse d'un serpent venimeux fraîchement arrivé dans la cité animale… J’ai adoré le premier et le second… aussi. C’est rare qu’un second opus soit aussi réussi que le premier. C’est très beau, l’animation est fluide, les personnages à la fois mignons et très expressifs avec beaucoup de détails. C’est coloré, joyeux, drôle, le scénario, bourré de clins d’œil, bien ficelé (un tout petit peu foutraque quand même) et surtout : rythmé. Le duo Judy / Nick fonctionne parfaitement pour un buddy movie. Je n’aurais pas dédaigné un peu plus de sous-texte adulte mais ce n’est guère le for de Disney. Le doublage est super (dommage qu’on n’en fasse pas autant sur les films). Voilà un film sur l’acceptation de la différence qui fonctionne, avec un regard critique sur gentrification et colonisation industrialo-raciste.  8/10

Wicked partie II de Jon M. Chu / À peine moins fastidieux que le précédent /

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Etiquetée comme la Méchante Sorcière de l'Ouest, Elphaba vit cachée dans la forêt. Elle poursuit sa lutte pour la liberté des animaux, tout en cherchant à révéler la véritable nature du Magicien d'Oz. Glinda, sur le point d’épouser le prince Fiyero, est devenue l'incarnation même du glamour et de la vertu. Installée dans le palais d'Emeraude, elle œuvre, sous l'influence de Madame Morrible, à renforcer l'image du règne du Magicien auprès du peuple.  J’ai détesté le premier mais il fallait bien boucler la boucle. Ce second volet est meilleur que le précédent, mais cela ne signifie pas qu’il soit bon, loin de là. Certes, les décors, les costumes et les maquillages sont superbes. Certes. Cependant les effets spéciaux s’avèrent parfois laids et visibles. Les personnages prennent des décisions idiotes et incohérentes, la mort de l’un d’entre eux est bâclée, presque drôle et le deuil n’est pas traité, elle se contente de disparaître et pouf on en parle plus. Un lien d...

Running man d'Edgar Wright / Ludique et mordant /

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Dans un futur proche, The Running Man est un jeu de survie où des candidats doivent échapper à des tueurs professionnels, sous l'œil avide du public. Ben Richards, ouvrier prêt à tout pour sauver sa fille malade, accepte d'y participer, poussé par Dan Killian, son producteur aussi charismatique que cruel.  Le film, qui modernise le roman avec succès tout en lui restant plutôt fidèle (ma dernière lecture remonte à au moins quinze ans), est moins basique qu’il n’y paraît car il évoque avec intelligence la société de l’image et du fake qui est la nôtre, sans laisser de côté le divertissement, notamment grâce à un rythme sans faille et une musique punchy. Glen Powell, très sexy, très american heroe, fait le job. Josh Brolin campe un salopard criant de vérité. L’action, immersive, est bien réalisée, ponctuée d’humour, sans occulter le fond ainsi que la rage qui anime Ben Richards. Le divertissement, certes calibré, allie avec succès fond et forme.  8,5/10

Insaisissables 3 de Ruben Fleischer / Poussif /

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Accompagnés d’un groupe de jeunes magiciens, les Cavaliers vont devoir repousser les limites de l’illusion pour orchestrer leur tour le plus spectaculaire : dérober le joyau le plus précieux du monde des mains d’une redoutable organisation criminelle...  Je suis déçue par ce troisième opus brouillon, dans lequel trop de personnages essaient de briller et dispersent l’attention. Alors oui c’est spectaculaire et le casting est excellent mais surchargé, et qu’en fait le réalisateur ? Rien, les personnages sont en carton-pâte, presque interchangeables, la méchante manque d’aura alors que c’est a sublime et si talentueuse Rosamund Pike qui endosse le rôle. L’intrigue avance cahin-caha et les enjeux ne sont pas à la hauteur du synopsis. Heureusement, les décors sont spectaculaires. La vraisemblance n’a jamais été le point fort de la franchise mais il y a des limites.   La recette s’essouffle, la magie n’y est plus. Reste le divertissement plutôt honnête. Ajoutons à la une VF ab...

T'as pas changé de Jérôme Commandeur / Sympathique /

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À la suite d’un événement aussi loufoque que tragique, quatre anciens lycéens cabossés se télescopent et font face à leur passé. La force du groupe suffira-t-elle à les remettre droits ?  Pas sûr car il s’agit d’une sacrée bande de bras cassés, entre le chanteur ringard incarné avec gourmandise par Laurent Lafitte, l’avocat en pleine crise existentielle joué par un François Damiens étonnant, la femme trompée, rendue, il est vrai, lumineuse par Vanessa Paradis et le gentil looser, personnage fétiche de Jérôme Commandeur, on ne parierait pas sur eux. Ode aux années 90, cette comédie amuse malgré quelques lourdeurs car le réalisateur a une vraie tendresse pour ses personnages cabossés en quête d’une jeunesse perdue à l’heure où sonne la cinquantaine. Quant à l’émotion, on sent la volonté sous-jacente mais ça ne prend pas, la faute aux maladresses scénaristiques et de réalisation, ainsi qu'à la prévisibilité de l'histoire. Des personnages moins caricaturaux auraient mieux fonctionn...

L'inconnu de la Grande Arche de Stéphane Demoustier / Surcoté /

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En 1983, à la surprise générale, Otto von Spreckelsen, architecte danois inconnu, remporte le concours d'architecture pour le projet phare de la présidence Miterrand : la Grande Arche de la Défense. Propulsé à la tête de ce chantier pharaonique, il entend bâtir la Grande Arche telle qu’il l’a imaginée, ses idées vont très vite se heurter à la complexité du réel et aux aléas de la politique.  Je n’y connais pas grand-chose en architecture mais le sujet paraissait intéressant et le casting prometteur. Malheureusement, je n’ai pas adhéré. Si la vision et la sincérité de l’architecte sont admirables, son obstination obsessionnelle le rend irritant, voire antipathique. Pourtant, le sujet reste prenant, notamment dans l’opposition entre projet idéal et principe de réalité politique, bureaucratique et économique. Claes Bang, charismatique, Sidse Babett Knudsen, excellente, Swann Arlaud, impeccable, Xavier Dolan, surprenant, et Michel Fau, impérial, constituent un excellent casting chacun ...

Predator : Badlands de Dan Trachtenberg / Divertissant /

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Dans le futur sur une planète lointaine, un jeune Predator, exclu de son clan, trouve une alliée improbable en la personne de Thia et entreprend un voyage en territoire hostile, à la recherche de l'adversaire ultime.  J’ai vu un Predator il y a quelques années, qui ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. Sans que cet opus soit inoubliable, il rempli bien ses fonctions malgré un scénario très prévisible. Beaucoup d’action, de surprenantes touches d’humour, de bons effets spéciaux, voilà le cocktail promis par la bande-annonce et réalisé par le film. Elle Fanning, pleine de charme, est à la fois adorable et bad-ass. Dimitrius Schuster-Koloamatangi parvient à donner des expressions sous le maquillage et les effets spéciaux. Sa situation le rend immédiatement sympathique, même si on connaît d’avance son évolution, au demeurant peu plausible au regard de ce que je sais des Predators. Bud est trop mignon. Le monde alien proposé, très dangereux, est intéressante et visuellement réussi...

La femme la plus riche du monde de Thierry Klifa / Mordant /

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La femme la plus riche du monde : sa beauté, son intelligence, son pouvoir. Un écrivain photographe : son ambition, son insolence, sa folie. Le coup de foudre qui les emporte. Une héritière méfiante qui se bat pour être aimée. Un majordome loyal. Une guerre où tous les coups sont permis.  Je ne m’attendais pas à ce que le film soit aussi drôle. Les répliques fusent, acerbes ou grandiloquentes. Le personnage campé par Laurent Lafitte – juste parfait, flamboyant, manipulateur et pourtant sincèrement fasciné, emporte tout sur son passage. Isabelle Huppert, formidable, impériale, campe cette fille à papa devenue vieille, qui n’aime pas assez sa fille car elle ne lui ressemble pas et qui s’ennuie. Marina Foïs joue impeccablement les mal-aimées jalouses et blessées. Raphaël Personnaz (le personnage du majordome est génial d’ambivalence et de loyauté mêlées), André Marcon, Paul Beaurepaire, Joseph Olivennes complètent à merveille ce casting de haute volée. Moi qui aime plutôt le...

Kaamelott – Deuxième Volet [partie 1] d'Alexandre Astier / Déroutant et décevant /

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Les Dieux sont en colère contre Arthur ! Après la destruction de Kaamelott, son refus obstiné de tuer Lancelot précipite le Royaume de Logres à sa perte. Il réunit ses Chevaliers, novices téméraires et vétérans désabusés, autour de la Nouvelle Table Ronde et les envoie prouver leur valeur aux quatre coins du Monde.  J’adore la série Kaamelott – oui je fais partie de ces gens qui cite des répliques à tout propos et regarde les épisodes en boucle en se marrant toujours autant – et j’ai adoré le premier film.  Or, je dois admettre à mon corps défendant une vraie déception. C’est beaucoup trop long, le rythme ne suit pas, c’est mou et le scénario est bien trop étiré sur des personnages pour lesquels on n’a que peu d’intérêt. La majorité du casting est impeccable mais certains acteurs, notamment les enfants Astier, sont au-dessous et cassent un peu l’atmosphère. L’absence de Franck Pitiot se faire cruellement sentir car si Arthur est la tête de Kaamelott, Percev...