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La femme la plus riche du monde de Thierry Klifa / Mordant /

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La femme la plus riche du monde : sa beauté, son intelligence, son pouvoir. Un écrivain photographe : son ambition, son insolence, sa folie. Le coup de foudre qui les emporte. Une héritière méfiante qui se bat pour être aimée. Un majordome loyal. Une guerre où tous les coups sont permis.  Je ne m’attendais pas à ce que le film soit aussi drôle. Les répliques fusent, acerbes ou grandiloquentes. Le personnage campé par Laurent Lafitte – juste parfait, flamboyant, manipulateur et pourtant sincèrement fasciné, emporte tout sur son passage. Isabelle Huppert, formidable, impériale, campe cette fille à papa devenue vieille, qui n’aime pas assez sa fille car elle ne lui ressemble pas et qui s’ennuie. Marina Foïs joue impeccablement les mal-aimées jalouses et blessées. Raphaël Personnaz (le personnage du majordome est génial d’ambivalence et de loyauté mêlées), André Marcon, Paul Beaurepaire, Joseph Olivennes complètent à merveille ce casting de haute volée. Moi qui aime plutôt le...

Kaamelott – Deuxième Volet [partie 1] d'Alexandre Astier / Déroutant et décevant /

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Les Dieux sont en colère contre Arthur ! Après la destruction de Kaamelott, son refus obstiné de tuer Lancelot précipite le Royaume de Logres à sa perte. Il réunit ses Chevaliers, novices téméraires et vétérans désabusés, autour de la Nouvelle Table Ronde et les envoie prouver leur valeur aux quatre coins du Monde.  J’adore la série Kaamelott – oui je fais partie de ces gens qui cite des répliques à tout propos et regarde les épisodes en boucle en se marrant toujours autant – et j’ai adoré le premier film.  Or, je dois admettre à mon corps défendant une vraie déception. C’est beaucoup trop long, le rythme ne suit pas, c’est mou et le scénario est bien trop étiré sur des personnages pour lesquels on n’a que peu d’intérêt. La majorité du casting est impeccable mais certains acteurs, notamment les enfants Astier, sont au-dessous et cassent un peu l’atmosphère. L’absence de Franck Pitiot se faire cruellement sentir car si Arthur est la tête de Kaamelott, Percev...

Chien 51 de Cédric Jimenez / Ambitieux et attachant malgré ses défauts /

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Dans un futur proche, Paris a été divisé en 3 zones qui séparent les classes sociales et où l’intelligence artificielle ALMA a révolutionné le travail de la police. Jusqu’à ce que son inventeur soit assassiné et que Salia et Zem, deux policiers que tout oppose, soient forcés à collaborer pour mener l’enquête.  Esthétiquement, ce thriller futuriste s’avère très réussi grâce à une avance technologique plausible et bien désignée : photographie froide, interfaces numériques omniprésentes, architecture grise. Je regrette en revanche un scénario assez basique, prévisible dont le message est clair mais déjà vu dans Minority Report ou I Robot. L’inspiration de Terminator et V pour Vendetta se fait sentir. En revanche, le duo composé de Gilles Lellouche, solide et empathique et Adèle Exarchopoulos, intense et déracinée, fonctionne à merveille avec une vraie alchimie. Leur scène du karaoké est géniale. Romain Duris surprend dans un rôle à contre-emploi malheureusement sous-exploité, tou...

Tron : Ares de Joachim Rønning / Divertissant /

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Un Programme hautement sophistiqué du nom de Ares, envoyé du monde numérique au monde réel pour une mission dangereuse évolue au contact des humains.  J’ai vaguement vu Tron : L’héritage il y a longtemps lors d’une diffusion télévisée. Je n’en ai pas gardé un souvenir très précis. Bon ok, aucun souvenir. Je suis donc allée sans a priori. Une fois que l’on dépasse les impossibilités techniques, on peut apprécier ce divertissement numérique décomplexé et formellement réussi, porté par un Jared Leto charismatique qui ne vieillit pas – c’est Highlander ou quoi ? – et Greta Lee, inconnue au bataillon mais sympathique. Evan Peters, Gillian Anderson, Jeffe Bridges et Jodie Turner-Smith complètent ce casting. Le scénario est basique, balisé, déjà vu, mais sympa. Cela reste un divertissement plaisant.  6,5/10

C'était mieux demain de Vinciane Millereau / Marrant /

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Hélène, Michel, et leurs deux enfants, coulent des jours heureux dans l’insouciance des années 1950. Soudainement propulsés en 2025, le couple découvre un monde moderne. Pour Hélène, qui a toujours vécu comme il se doit dans l’ombre de l’époux, c’est une révolution. Mais, pour Michel, qui voit ses privilèges voler en éclat, c’est un cataclysme.  La comédie joue à fond sur le choc entre les mœurs des années 50 et celles d’aujourd’hui, principalement centrées sur la technologie et la place des femmes dans la société. L’esthétique est réussie, entre les couleurs des fifties et l’aspect plus neutre des années 2020. Le scénario pousse loin la caricature, parfois trop, et tourne un peu en rond. Les personnages évoluent beaucoup trop vite et la façon dont Hélène s’adapte au monde du travail n’est pas suffisamment montrée. Les acteurs en font des tonnes mais ça va avec l’aspect volontairement caricatural de l’ensemble. On rit beaucoup des déboires de ce couple au bord de la rupture. Sinon ...

Moi qui t'aimais de Diane Kurys / Touchant hommage /

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Elle l’aimait plus que tout, il l’aimait plus que toutes les autres. Simone Signoret et Yves Montand étaient le couple le plus célèbre de leur temps. Ce qu’ils savaient, c’est qu’ils ne se quitteraient jamais.  C’est l’histoire de l’un des couples mythiques du cinéma français : Signoret-Montand. Ils s’aiment, se déchirent, il la trompe, elle souffre et boit. C’est tragique, plein d’amour et drôle car elle a le sens de la répartie. J’avais des doutes sur le couple d’acteurs : vraiment aucune ressemblance. Autant Marina Foïs, pleine de justesse, évoque Signoret avec talent au point qu’on oublie le défaut de ressemblance physique, tandis que Roschdy Zem, sans en atteindre la flamboyance, surjoue Montand en accentuant son phrasé certes reconnaissable mais rendu agaçant par l’exagération. Si l’hommage à Signoret, à sa résilience, à une forme d’élégance du cœur malgré sa relation complexe avec sa fille est patent, Montand manque de profondeur. Certains dialogues reprennent in e...

Une place pour Pierrot d'Hélène Médigue / Joli et sincère /

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Pierrot, 45 ans, autiste, vit dans un foyer médicalisé jusqu’à ce que sa sœur Camille le prenne chez elle et se mette en quête d’un endroit mieux adapté à sa différence.  Voici un film discret, humaniste, sans jugement, plein de tendresse, sur la famille et l’autisme. Cette famille n’est pas exemplaire, mais presque, car il y a beaucoup d’amour, au-delà des difficultés. Marie Gillain, pleine d’énergie, et Grégory Gadebois, tout en intériorité, campent un duo fraternel attachant, secondé par nombre de comédiens de talent (Patrick Mille, Mathilde Labarthe, Vincent Elbaz, François Vincentelli). L’intrigue manque sans doute de souffle, surtout que la disponibilité dans la ferme-foyer arrive sous forme de deus ex machina manquant de crédibilité malgré de très beaux paysages. Ce n’est pas grave, la chronique familiale prend le pas sur le reste, avec une pointe d’humour.  8/10

Regarde d'Emmanuel Poulain-Arnaud / Un bon téléfilm /

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Chris et Antoine s’entendent mal depuis leur divorce. Mais, lorsqu’on leur annonce que leur fils de 16 ans va perdre la vue, ils s’efforcent de mettre leurs rancœurs de côté. Les ex-conjoints embarquent leur fils pour des vacances inoubliables, bien décidés à lui offrir ses plus beaux souvenirs.  J’avoue, j’étais tentée de voir Audrey Fleurot dans autre chose que sa caricature télévisuelle. Et j’espérais de beaux paysages. Effectivement elle retrouve un rôle plus sobre, tout comme Dany Boon et on a droit à des beaux plans de l’océan et des surfeurs. Et pas grand-chose d’autre. Ewan Bourdelles est prometteur, Nicolas Marié cabotine, mais pas trop. Je reconnais au film de ne pas tomber dans le pathos et d’offrir quelques moments amusants. Ode à la famille qui se ressoude quand il le faut et à la résilience, il fleure bon les bons sentiments et les grosses ficelles mais on évite tout de même quelques écueils. Je trouve dommage que le père et sa nouvelle épouse soient caricaturaux et q...

Downton Abbey : le grand final de Simon Curtis / Top /

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1930. Alors que chacun tente de faire évoluer Downton Abbey avec son temps, une nouvelle ère s’annonce, pleine de défis, de remises en question et d’espoirs.  Ici on se retrouve presque en famille tant la famille Crawley nous accompagne depuis longtemps. J’ai retrouvé avec ce troisième – et officiellement dernier – opus l’esprit naturaliste de la série, cette trame faite de petits riens, de quotidiens et de micro-évènements  mais en montrant les évolutions de la société . De surcroît, le scénario ne renouvelle rien mais parvient à donner une place à chaque personnage de cet excellent casting pléthorique, sans oublier un hommage, appuyé mais adapté, à Lady Violet et à son interprète, Maggie Smith. L’implication de Noel Coward, célèbre dramaturge à la langue bien pendue, apporte un peu de sel bienvenu. L’emballage est beau : décors, costumes, photographie, tout est soigné et élégant. Dommage que la qualité des images des flashbacks ne soient pas à la hau...

Connemara d'Alex Lutz / Décevant /

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Issue d'un milieu modeste, Hélène a depuis longtemps quitté les Vosges. À la quarantaine, un burn-out l’oblige à quitter Paris, pour revenir à Epinal. Un soir, elle aperçoit Christophe Marchal, le bel hockeyeur des années lycées, ce lointain objet de désir, une liaison qu'Hélène n'avait pas vue venir...  Je voulais aimer ce film. J’aime les acteurs, j’aime le réalisateur, c’était bien parti. Force est d’avouer que je suis déçue. Si les acteurs – Mélanie Thierry, toujours lumineuse, et Bastien Bouillon, simple et plus subtile qu’il n’y paraît – sont excellents, la réalisation ne m’a pas convaincue : souvent cadré en gros plan, personnages secondaires de dos ou hors champ, grain de l’image. C’est un parti pris artistique respectable mais qui ne m’a pas plu. Par ailleurs les personnages s’avèrent parfois antipathiques, notamment Hélène dont la détresse initiale laisse place à un égoïsme, une volonté de tout avoir qui agace parfois, alors même que dans son mili...