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Downton Abbey : le grand final de Simon Curtis / Top /

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1930. Alors que chacun tente de faire évoluer Downton Abbey avec son temps, une nouvelle ère s’annonce, pleine de défis, de remises en question et d’espoirs.  Ici on se retrouve presque en famille tant la famille Crawley nous accompagne depuis longtemps. J’ai retrouvé avec ce troisième – et officiellement dernier – opus l’esprit naturaliste de la série, cette trame faite de petits riens, de quotidiens et de micro-évènements  mais en montrant les évolutions de la société . De surcroît, le scénario ne renouvelle rien mais parvient à donner une place à chaque personnage de cet excellent casting pléthorique, sans oublier un hommage, appuyé mais adapté, à Lady Violet et à son interprète, Maggie Smith. L’implication de Noel Coward, célèbre dramaturge à la langue bien pendue, apporte un peu de sel bienvenu. L’emballage est beau : décors, costumes, photographie, tout est soigné et élégant. Dommage que la qualité des images des flashbacks ne soient pas à la hau...

Connemara d'Alex Lutz / Décevant /

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Issue d'un milieu modeste, Hélène a depuis longtemps quitté les Vosges. À la quarantaine, un burn-out l’oblige à quitter Paris, pour revenir à Epinal. Un soir, elle aperçoit Christophe Marchal, le bel hockeyeur des années lycées, ce lointain objet de désir, une liaison qu'Hélène n'avait pas vue venir...  Je voulais aimer ce film. J’aime les acteurs, j’aime le réalisateur, c’était bien parti. Force est d’avouer que je suis déçue. Si les acteurs – Mélanie Thierry, toujours lumineuse, et Bastien Bouillon, simple et plus subtile qu’il n’y paraît – sont excellents, la réalisation ne m’a pas convaincue : souvent cadré en gros plan, personnages secondaires de dos ou hors champ, grain de l’image. C’est un parti pris artistique respectable mais qui ne m’a pas plu. Par ailleurs les personnages s’avèrent parfois antipathiques, notamment Hélène dont la détresse initiale laisse place à un égoïsme, une volonté de tout avoir qui agace parfois, alors même que dans son mili...

La guerre des Rose de Jay Roach / Mordant /

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Ivy et Theo forment un couple parfait à qui tout réussit : des carrières couronnées de succès, un mariage épanoui, des enfants formidables... Sous les apparences de cette vie idéale, une tempête se prépare… Alors que la carrière de Theo s’écroule et que celle d’Ivy décolle, leurs ressentiments et leur rivalité jusque-là étouffés explosent.  Comme j’adore les deux acteurs principaux et qu’ils sont de tous les plans ou presque, j’ai beaucoup aimé le film. Je n’ai pas vu la précédente adaptation du roman que je n’ai pas lu, je n’ai donc aucune référence préexistante. On assiste, effaré et un peu triste, à la lente déliquescence de ce couple passionné à la répartie qui claque. Car si le fond de l’histoire est plutôt triste, la forme s’avère très drôle. Sans parler de la maison qui est sublime. Le casting est épatant, à commencer bien sûr par les délicieux Olivia Colman et Benedict Cumberbatch, notamment assistés par une Kate McKinnon en roue libre, jusqu’à une courte scène dans laquell...

Y'a pas de réseau d'Édouard Pluvieux / Enfantin /

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Jonas et Gabi, 9 et 11 ans, passent le week-end avec leurs parents dans un gite isolé. A peine arrivés, les deux enfants font le mur et surprennent deux malfrats aussi stupides que dangereux en train de faire exploser une antenne relais pour couper le réseau.  Je n’attendais rien du film, y étant allée pour faire plaisir. Il est conforme à ce qu’on peut déduire de l'affiche : bon enfant, fortement inspiré de Maman j’ai raté l’avion, mais en moins bien, tourné vers la réconciliation familiale, la déconnexion et le quality time. C’est prévisible et divertissant ; quelques gags fonctionnent bien si l’on a gardé son âme d’enfant, malgré, ou grâce aux outrances de l’ensemble : jeu des comédiens adultes, cabrioles, etc... Un bon téléfilm du dimanche après-midi pour occuper les petits quand les grands font la sieste. Même si j’ai largement somnolé, d’où la brièveté de mon avis. Il faut dire qu’il n’y a pas tellement lieu de s’étendre non plus.  3,5/10

Le roi soleil de Vincent Maël Cardona / Bancal /

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Un homme est mort au Roi Soleil, un bar-pmu à Versailles. Il laisse un ticket de loto gagnant de plusieurs millions d’euros. En s’arrangeant un peu avec la réalité et leur conscience, les témoins du drame pourraient repartir avec l’argent... Et si la vérité n'était qu'un scénario bien ficelé ?  J’avais anticipé un thriller un peu crasseux sur une décision foireuse prise dans un bar et ses suites ailleurs. En effet, c’est un thriller crasseux suite une suite de décisions foireuses en huis clos dans le bar. Les personnages ont en commun une avidité sans fond plus ou moins bien cachées et la plupart sont cinglés, mention spéciale de la bailleuse raciste et aguicheuse en même temps. Le scénario, étrange, s’appuie sur un montage qui ne l’est pas moins, donnant d’abord plusieurs versions du même évènement selon plusieurs points de vue, puis plusieurs hypothèses sans plus changer de point de vue. Après deux scènes d’ouverture déroutantes – j’ai même pensé m’être trompée de salle...

Adieu Jean-Pat de Cécilia Rouaud / Marrant et plus fin qu'il n'y paraît /

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À 35 ans, Étienne n’a toujours pas pardonné à son « copain » Jean-Pat, qui lui a mené la vie dure pendant toute son enfance. Quand il apprend le décès de ce dernier, il n’est pas dévasté… Pourtant, il se retrouve malgré lui à organiser une partie de l’enterrement. Jean-Pat n’a pas fini de lui pourrir la vie.  L’affiche annonce une comédie française bien potache et le précédent film de l’acteur m’avait déçue donc je n’attendais rien. J’y suis allée pour faire plaisir à la personne que j’accompagne. Bonne pioche pourtant ! Quand j’ai vu Laurent Tirard et FabCaro au scénario – Le discours, j’ai commencé à me détendre. Même s’il s’agit de mort et de funérailles, c’est très drôle. Les dialogues sont percutants, les situations prêtent à rire, notamment grâce à des personnages attachants. Hakim Jemili est top, entre largage complet et tentative de reprise de contrôle. Fanny Sidney, Constance Labbé et Alice David complètent, chacune à leur manière, son jeu. Thibault de Monta...

Caught stealing de Darren Aronofsky / Féroce et délirant /

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Hank, joueur de baseball prodige au lycée, ne peut plus jouer. Mais ça va : sa copine est géniale, il est barman la nuit dans un bar miteux, et son équipe préférée réalise une improbable remontée. Quand son voisin punk lui demande de s'occuper de son chat pendant quelques jours, Hank se retrouve pris au milieu d'une bande de redoutables gangsters et lui ne sait même pas pourquoi.  Je ne m’attendais pas à un film aussi violent. Très vite, la violence explose, réaliste, intense. Intensité qui se maintient jusqu’à la fin, contrairement au suspense qui, sans démériter, s’écaille régulièrement. Austin Butler campe avec naturel un loser à qui tout tombe sur le coin du nez et qui doit peu à peu faire face. En face justement, une ribambelle de seconds rôles prestigieux qui tiennent impeccablement leur rang : Zoë Kravitz, Regina King, Vincent D’Onofrio, Liev Schreiber, Matt Smith. Le scénario enchaîne les péripéties sans temps mort sur une B.O survitaminée. Il faut avouer qu’autant de ...

Dis-moi pourquoi ces choses sont si belles de Lyne Charlebois / Beau /

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Dans les années 30 au Québec, le frère Marie-Victorin, fondateur du Jardin botanique de Montréal, se lie d’amitié avec son étudiante, Marcelle Gauvreau, qui devient sa collaboratrice et sa correspondante.  Le cinéma québecois fait de rares incursions dans les salles de l'Hexagone, là, ça aurait été dommage. Le scénario, plus ou moins tiré d'une histoire vraie, tisse une toile naturaliste et humaniste sur une réalisation plutôt contemplative entre passé et présent. De ce dialogue dans le temps sous forme de mise en abîme naît un parallèle entre deux amours contrariés, l'un par des vœux religieux, l'autre par la peur. Il offre le portrait de deux personnages fascinants : un religieux ambigu d'une étonnante modernité et une intellectuelle passionnée qui le vénère et doit s'accommoder des limites imposées par son époque et son sexe. Les acteurs principaux, Mylène MacKay et Alexandre Goyette, inconnus ici, campent des doubles personnages avec sobriété et intensité. ...

Les orphelins d'Olivier Schneider / Punchy /

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Gab et Driss, amis d’enfance brouillés menant des vies opposées, l’un flic à l’IGPN, l’autre fixeur pour des voyous, se retrouvent quand leur premier amour meurt dans un accident suspect.  Alban Lenoir alterne petits projets pêchus et seconds rôles pour de plus grosses productions. Ici, le scénario, qui met du temps à installer une histoire somme toute basique, n'est qu'un prétexte à la castagne et aux courses poursuites. Les scènes d'action sont top et les combats très réussis. Dommage, les effets spéciaux n'atteignent pas le niveau de leur ambition. Une pointe d'humour vient alléger l'ensemble. Si on accepte de ne pas se prendre la tête, on y trouve son compte, notamment grâce au casting, éclectique et sympathique, mené par Alban Lenoir, Dali Benssalah et Sonia Faidi avec des personnages attachiants. Et puis la gamine sait se battre ! Un film plein de testostérone efficace.    7,5/10 

Freakier friday de Nisha Ganatra / Fun /

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Anna, devenue mère à son tour, a une fille et s’apprête à avoir une belle-fille. Alors qu'elles font face à la myriade de défis que représente l’union de deux familles, Tess et Anna découvrent que, contre toute attente, la foudre peut vraiment frapper deux fois au même endroit…  Je n’ai pas vu le premier donc aucune comparaison possible. Je dois avouer que je n’ai pas autant ri au cinéma depuis longtemps. Certes, on n’éviter certains moments de flottement, mais les situations cocasses, les dialogues vachards font merveille. Le quatuor d’actrices – Jamie Lee Curtis, Lindsay Lohan, Julia Butters et Sophia Hammons – s’en donne à cœur joie en tapant en plein dans le conflit de générations. Manny Jacinto, très séduisant, campe un personnage absolument charmant face à quatre harpies égocentrées. Chad Michael Murray ne manque pas de charme mais son rôle est sous-exploité. De la comédie + de la comédie romantique + un soupçon de morale Disney (il faut faire preuve d’emp...