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Une part manquante de Guillaume Senez / Mélancolique /

Tous les jours, Jay parcourt Tokyo au volant de son taxi à la recherche de sa fille, Lily. Séparé depuis 9 ans, il n’a jamais pu obtenir sa garde. Alors qu’il a cessé d’espérer la revoir et qu’il s’apprête à rentrer en France, Lily entre dans son taxi…  J’y suis allée sur le nom de l’acteur principal et un visionnage de bande-annonce car je n’ai pas vu de promo pour ce petit film qui se passe au Japon et comprend d’ailleurs de beaux plans de Tokyo. Il évoque les difficultés des parents séparés face à la loi japonaise sur la garde des enfants, et c’est pire lorsque l’un des parents est étranger. On suit le parcours désespéré et mélancolique de Jay qui trouve enfin une lueur d’espoir. Incarné par un Romain Duris attendrissant, sensible et qui semble maîtriser le japonais à la perfection, il épaule d’autres paumés de la parentalité dont une explosive Judith Chemla. Malheureusement, les personnages secondaires sont à peine esquissés, dommage ça aurait donné de la profondeur au film. Ici c’

En tongs aux pieds de l'Himalaya de John wax / Touchant /

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Pauline est la maman d’Andréa, un petit garçon formidable à qui on a diagnostiqué un trouble du spectre autistique. Il n’est pas vraiment au niveau mais il est toujours scolarisé. Pour Pauline, sans revenu fixe et récemment séparée de Fabrice, le père d’Andréa, tout semble concourir à faire de sa vie une succession d’échecs.  Le sujet peut faire peur, la trame est convenue, mais il est traité avec sobriété et justesse. Le film est un heureux mélange de drôlerie, de cocasserie et de dureté. Car il n’élude rien des difficultés de cette mère submergée par les emmerdes entre un ex paternaliste, un père absent, un frère largué, un fils autiste, une enseignante peu compréhensive et une crise de la quarantaine carabinée. Parfois, elle fait n’importe quoi, parfois elle n’en peut plus, et puis, parfois, il y a de la lumière, un moment parfait. Audrey Lamy fait merveille et parvient à nous faire partager son découragement et son impression de submersion. Le reste du casting fonctionne hyper bien

Gladiator 2 de Ridley Scott / Un péplum généreux /

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Des années après la mort de Maximus, Lucius vit paisiblement en Numidie avec sa femme. Un général romain aux ordres d’un duo d’empereurs tyranniques conquiert ce territoire. Lucius devient un esclave gladiateur plein de rage, conseillé par un marchand d'esclaves - propriétaire de ludus plein d'ambition.  On prend les grandes lignes du premier, on remplace deux acteurs bankables par trois autres, on garde la seule actrice, on rajoute des combats sur l’eau (avec des effets spéciaux numériques assez laids) et voilà le deux. Est-ce que ça fonctionnerait avec des têtes d’affiche moins charismatiques ? Carrément pas. Paul Mescal impose sa présence compacte, son adorable sourire de guingois, ses jolis yeux bleus et sa voix rauque, face à Pedro Pascal, sobre, Connie Nielson, juste, et Denzel Washington, machiavélique à souhait. Le duo d’empereurs cinglés de rigueur en fait des tonnes, horrifie autant qu’il amuse. Les scènes de combat sont bien chorégraphiées. Bon, 2h20, c’est un peu lo

The substance de Coralie Fargeat / Écœurant et grotesque /

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Avez-vous déjà rêvé d’une meilleure version de vous-même ? Vous devriez essayer ce nouveau produit : the substance. Il a changé ma vie. Il permet de générer une autre version de vous-même, plus jeune, plus belle, parfaite. Respectez les instructions, il suffit de partager le temps. C’est si simple, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ? C'est évident ce qui va mal tourner. Ce film est terriblement prévisible, et à la fin, on en vient à souhaiter que ce qu'on prévoit arrive enfin. Si l'objectif de la réalisatrice était de nous mettre mal à l'aise, c'est réussi. Très réussi même. Je crois qu'il n'y a que deux films qui m'aient à ce point dérangée. Il y a une bonne idée de départ : cette actrice reconvertie dans le fitness, belle encore, mais que sa cinquantaine rend has been dans un milieu masculin toxique et qui se hait elle-même au point de vouloir être une autre, meilleure. Cette autre version d'elle-même se révèle être une garce égoïste et superficie

Louise Violet d’Éric Besnard / Édifiant /

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1889. Envoyée dans un village de la campagne française, l’institutrice Louise Violet doit y imposer l’école de la République. Une mission qui ne la rend populaire ni auprès des enfants… ni auprès des parents.  Il s’agit d’un film historique classique, doté d’une belle reconstitution, d’un bon casting et bénéficiant de beaux décors naturels. Le scénario aurait mérité un peu plus de subtilité et de tension. Sur un rythme assez mou et malgré des situations convenues, il dresse le portrait d’une institutrice engagée, citadine perdue dans une campagne hostile au milieu de paysans sans instruction et fort préoccupés de la terre plus que de savoir lire, formidable Alexandra Lamy. Elle évolue aux côtés de Grégory Gadebois en colosse esseulé au cœur tendre, Jérôme Kircher en postier très curieux et Jeremy Lopez en paysan malchanceux. Cet hymne à l’école républicaine, gratuite, laïque et obligatoire revient sur les bienfaits de l’école et rappelle son pouvoir libérateur.  7/10

Anora de Sean Baker / Survolté /

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Anora, jeune strip-teaseuse de Brooklyn, se transforme en Cendrillon des temps modernes lorsqu’elle rencontre le fils d’un oligarque russe qu’elle épouse très vite. Lorsque la nouvelle parvient en Russie, les parents du jeune homme partent pour New York avec la ferme intention de faire annuler le mariage...  Je me méfie toujours des films primés à Cannes, en général, ce n’est pas mon style. La surprise est plutôt bonne. Le film est composé de trois parties avec des ambiances différentes homogénéisées par le grain seventies de l’image : la fête (sex, drug & shit music), l’opposition et le road-trip urbain dans Brighton, déjantés, pleins d’humour et enfin l’arrivée des parents, pleine de désillusion et d’ironie. Les deux premières parties auraient pu être écourtées car elle finissent par tourner en rond et globalement le film resserré sur 2h, ça aurait évité quelques baisses de tension. Le final est très fort grâce aux deux personnages concernés, émouvants l’un et l’autre, elle dans

Juré n°2 de Clint Eastwood / Intense et ambigu /

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Alors qu'un homme se retrouve juré d'un procès pour meurtre, il découvre qu'il est à l'origine de cet acte criminel. Il se retrouve face à un dilemme moral entre se protéger ou se livrer.  Clint Eastwood revient avec élégance, après deux films qui m’ont déçue, avec un drame judiciaire intense et nuancé sur ce qui est juste, ce qui fait un homme bien et la culpabilité. Le film est un peu long mais conserve un admirable suspense jusqu’à la fin, énigmatique et frustrante. Le casting est excellent et impliqué – Nicolas Hoult, subtil, Toni Colette, brillante, Zoey Deutch, émouvante... Malgré le caractère vraiment prenant et une esthétique réussie (photographie et travail des contrastes de couleurs), je regrette un certain manque d’émotion, notamment parce que les personnages s’avèrent peu sympathiques : de la procureur carriériste à la victime gueularde, en passant par les jurés plus préoccupés par l’idée d’en finir le plus vite possible que par la vie de l’homme dont le sor

Venom : the last dance de Kelly Marcel / Indigent /

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Eddie et Venom sont en cavale. Chacun est traqué par ses semblables et alors que l'étau se resserre, le duo doit prendre une décision dévastatrice qui annonce la conclusion des aventures d'Eddie et de Venom.  Ok, là, c’est vraiment un carnage ! Rien ne va. Du scénario décousu et vide d’enjeu, aux effets spéciaux sous forme de bouillasse numérique en passant par les personnages inutiles en carton-pâte, les acteurs peu concernés, les incohérences en veux-tu, en voilà, la VF immonde, les dialogues à l’avenant. Tom Hardy ne semble même plus vraiment s’amuser, même s’il assure toujours en costard et en « tonton » rassurant (seule scène où il s’avère attendrissant), et ce malgré un personnage qui n’évolue pas d’un iota. Les autres acteurs ne peuvent pas faire grand-chose de leurs caractéristiques limitées (l’une a perdu un frère, l’autre porte une broche sapin de Noël toute l’année, un autre est un militaire attaché à ses hommes, un autre un père de famille loufoque, et c’est tout).

Monsieur Aznavour de Grand Corps Malade, Mehdi Idir / Intéressant mais sage /

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Fils de réfugiés, petit, pauvre, à la voix voilée, on disait de lui qu’il n’avait rien pour réussir. À force de travail, de persévérance et d’une volonté hors norme, Charles Aznavour est devenu un monument de la chanson.  Je ne connaissais pas grand-chose de l’histoire d’Aznavour, sinon son lien avec l’Arménie et le fait qu’il avait été le secrétaire d’Édith Piaf dans sa jeunesse. Ce biopic à la reconstitution riche permet d’en savoir nettement plus la vie d’Aznavour, notamment ses débuts, extrêmement laborieux par ailleurs. J’ai ressenti deux problèmes de minutage sur le déroulement : d’une part, le scénario s’étend trop sur la jeunesse, ce qui génère aussi un problème de chansons, on ne connaît pas du tout celles qu’il chantait avec Pierre Roche et elles sont terriblement datées, d’autre part, le film s’arrête sur une note négative pendant la gloire de l’artiste, si bien que nombre de chansons attendues ne sont pas présentes ou en pot-pourri sur le générique de fin – frustrant – et d

L'amour ouf de Gilles Lellouche / Généreux et foisonnant /

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Les années 80, dans le Nord de la France. Jackie et Clotaire se rencontrent devant le lycée ; elle étudie, il traîne. C'est l'amour fou mais le destin en décide autrement.  Il faut avoir une sacrée confiance dans son film pour le laisser durer 2h40. Parce que quand même, c’est long (surtout au milieu). Mais ça fonctionne. Après un premier coup d’essai en solo réussi, Gilles Lellouche prouve qu’il est un grand réalisateur. Son film ne manque pas de défauts, pourtant il est terriblement attachant. Ses personnages sont des écorchés vifs, lui tout en rage plus ou moins contenue, elle décalée, perdue, qui s’aiment passionnément mais sans trop d’effusions. D’ailleurs, aucune vulgarité, aucun voyeurisme dans la réalisation soignée, élégante qui montre la beauté des paysages du Nord aussi bien que le jeu des regards, soutenue par une B.O au top. Mallory Wanecque, Adèle Exarchopoulos, Malik Frikah et François Civil campent ces personnages fêlés, parfois fracassés, avec brio. Dommage que