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Affichage des articles du août, 2025

Caught stealing de Darren Aronofsky / Féroce et délirant /

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Hank, joueur de baseball prodige au lycée, ne peut plus jouer. Mais ça va : sa copine est géniale, il est barman la nuit dans un bar miteux, et son équipe préférée réalise une improbable remontée. Quand son voisin punk lui demande de s'occuper de son chat pendant quelques jours, Hank se retrouve pris au milieu d'une bande de redoutables gangsters et lui ne sait même pas pourquoi.  Je ne m’attendais pas à un film aussi violent. Très vite, la violence explose, réaliste, intense. Intensité qui se maintient jusqu’à la fin, contrairement au suspense qui, sans démériter, s’écaille régulièrement. Austin Butler campe avec naturel un loser à qui tout tombe sur le coin du nez et qui doit peu à peu faire face. En face justement, une ribambelle de seconds rôles prestigieux qui tiennent impeccablement leur rang : Zoë Kravitz, Regina King, Vincent D’Onofrio, Liev Schreiber, Matt Smith. Le scénario enchaîne les péripéties sans temps mort sur une B.O survitaminée. Il faut avouer qu’autant de ...

Dis-moi pourquoi ces choses sont si belles de Lyne Charlebois / Beau /

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Dans les années 30 au Québec, le frère Marie-Victorin, fondateur du Jardin botanique de Montréal, se lie d’amitié avec son étudiante, Marcelle Gauvreau, qui devient sa collaboratrice et sa correspondante.  Le cinéma québecois fait de rares incursions dans les salles de l'Hexagone, là, ça aurait été dommage. Le scénario, plus ou moins tiré d'une histoire vraie, tisse une toile naturaliste et humaniste sur une réalisation plutôt contemplative entre passé et présent. De ce dialogue dans le temps sous forme de mise en abîme naît un parallèle entre deux amours contrariés, l'un par des vœux religieux, l'autre par la peur. Il offre le portrait de deux personnages fascinants : un religieux ambigu d'une étonnante modernité et une intellectuelle passionnée qui le vénère et doit s'accommoder des limites imposées par son époque et son sexe. Les acteurs principaux, Mylène MacKay et Alexandre Goyette, inconnus ici, campent des doubles personnages avec sobriété et intensité. ...

Les orphelins d'Olivier Schneider / Punchy /

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Gab et Driss, amis d’enfance brouillés menant des vies opposées, l’un flic à l’IGPN, l’autre fixeur pour des voyous, se retrouvent quand leur premier amour meurt dans un accident suspect.  Alban Lenoir alterne petits projets pêchus et seconds rôles pour de plus grosses productions. Ici, le scénario, qui met du temps à installer une histoire somme toute basique, n'est qu'un prétexte à la castagne et aux courses poursuites. Les scènes d'action sont top et les combats très réussis. Dommage, les effets spéciaux n'atteignent pas le niveau de leur ambition. Une pointe d'humour vient alléger l'ensemble. Si on accepte de ne pas se prendre la tête, on y trouve son compte, notamment grâce au casting, éclectique et sympathique, mené par Alban Lenoir, Dali Benssalah et Sonia Faidi avec des personnages attachiants. Et puis la gamine sait se battre ! Un film plein de testostérone efficace.    7,5/10 

Freakier friday de Nisha Ganatra / Fun /

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Anna, devenue mère à son tour, a une fille et s’apprête à avoir une belle-fille. Alors qu'elles font face à la myriade de défis que représente l’union de deux familles, Tess et Anna découvrent que, contre toute attente, la foudre peut vraiment frapper deux fois au même endroit…  Je n’ai pas vu le premier donc aucune comparaison possible. Je dois avouer que je n’ai pas autant ri au cinéma depuis longtemps. Certes, on n’éviter certains moments de flottement, mais les situations cocasses, les dialogues vachards font merveille. Le quatuor d’actrices – Jamie Lee Curtis, Lindsay Lohan, Julia Butters et Sophia Hammons – s’en donne à cœur joie en tapant en plein dans le conflit de générations. Manny Jacinto, très séduisant, campe un personnage absolument charmant face à quatre harpies égocentrées. Chad Michael Murray ne manque pas de charme mais son rôle est sous-exploité. De la comédie + de la comédie romantique + un soupçon de morale Disney (il faut faire preuve d’emp...

Last stop : Yuma County de Francis Galluppi / Absurde et prenant /

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Au milieu du désert d’Arizona, une station-service se retrouve à sec. Dans le diner attenant, les clients attendent dans une ambiance étouffante l’arrivée du camion-citerne de ravitaillement. Arrivent deux braqueurs en cavale…  Sans trop savoir à quoi m’attendre, j’ai tenté ce film assez indéfinissable, entre chronique d’un trou paumé au fin fond des États-Unis des années 70, western et film de braquage. Ça commence gentiment, puis la tension monte jusqu’à un final rempli d’absurde avec une évidente inspiration tarantinesque. Malgré un budget restreint, le film assure avec son décor et ses voitures vintages, sa B.O qui colle au contenu, sa photographie ultra soignée. Les personnages sont des stéréotypes plus ou moins détournés : la serveuse du diner, le braqueur idiot, le shérif à l’ouest, le VRP timide, le vieux couple blasé, le couple de braqueurs en herbe barge. Ironique et plein de second degré réjouissant, le scénario les maltraite avec gourmandise. Les acteurs, plutôt de...

Dracula : A love tale de Luc Besson / Flamboyant et romanesque /

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Au XV ème siècle, le Prince Vladimir renie Dieu après la perte cruelle de son épouse. Il hérite alors d’une malédiction : la vie éternelle. Il devient Dracula. Condamné à errer à travers les siècles, il n’aura plus qu’un seul espoir : celui de retrouver son amour perdu.  J’adore la version de Coppola, qui, malgré ses défauts, est un must have de la cinématographie vampirique. Donc la version revue et corrigée par Luc Besson, que j’aime bien mais dont je connais le style volontiers outrancier, m’intriguait autant qu’elle m’inquiétait. Certains éléments m’ont déplu : Paris plutôt que Londres, le parfum remplaçant la persuasion hypnotique, la scène dans le couvent. D’autres au contraire m’ont plu : le développement des scènes du XV ème siècle, la relation entre les deux protagonistes, même si sa progression au XIX ème siècle est trop rapide, l’expressivité du jeu de Caleb Landry Jones, les scènes de danse méga kitsch. Besson a effectué de nombreux changements par rapport ...

The bad guys 2 de Pierre Perifel et Juan Pablo Sans / Décevant /

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Les criminels animaliers s'efforcent de se faire à leur nouvelle vie de gentils. Bientôt, ils sont tirés de leur retraite et forcés de faire "un dernier travail" par une équipe entièrement féminine.  Je n’ai pas de souvenir précis du premier, sinon une impression d’énergie et de drôlerie. Ce second opus me laisse plutôt une impression d’impatience, sans m’ennuyer, j’avais hâte d’en finir : ça n’avance pas, ça me fait sourire mais sans plus. Il y a du rythme mais peut-être pas la même énergie. Les défauts du premier sont de nouveau présents, les qualités aussi, les nombreuses références cinématographiques aussi. Les nouveaux personnages ne m’ont pas particulièrement accrochée, à l’exception du corbeau, plutôt attachant dans sa perfidie. J’aurais aimé adhéré, sans y parvenir malgré une animation globalement satisfaisante et un bon doublage. Peut-être un opus plus destiné aux enfants, avec moins de subtilité et plus d’action mais moins d’accroche émotionnelle.  5 /10