The substance de Coralie Fargeat / Écœurant et grotesque /

Avez-vous déjà rêvé d’une meilleure version de vous-même ? Vous devriez essayer ce nouveau produit : the substance. Il a changé ma vie. Il permet de générer une autre version de vous-même, plus jeune, plus belle, parfaite. Respectez les instructions, il suffit de partager le temps. C’est si simple, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?
C'est évident ce qui va mal tourner. Ce film est terriblement prévisible, et à la fin, on en vient à souhaiter que ce qu'on prévoit arrive enfin. Si l'objectif de la réalisatrice était de nous mettre mal à l'aise, c'est réussi. Très réussi même. Je crois qu'il n'y a que deux films qui m'aient à ce point dérangée. Il y a une bonne idée de départ : cette actrice reconvertie dans le fitness, belle encore, mais que sa cinquantaine rend has been dans un milieu masculin toxique et qui se hait elle-même au point de vouloir être une autre, meilleure. Cette autre version d'elle-même se révèle être une garce égoïste et superficielle, aussi vide que la version n°1 et que son appartement. Elle veut devenir célèbre et... c'est tout. Folle de son corps, elle passe son temps à poil et à se toucher. Outre que la réalisatrice croit novateur d'amplifier les sons, notamment organiques, et de répandre des fluides partout, elle nous prend pour des imbéciles ayant besoin qu'on leur explique tout ; de fait, tout est très démonstratif. De surcroît, elle étire ses scènes à loisir : c'est long, et filme la nudité avec une complaisance obscène : la séance d'aérobic ressemble nettement plus à une private dance de gogo danseuse (j'ai vu presque la même dans Anora). Je pensais même que le réalisateur était un homme tombé en pâmoison devant le corps de ces actrices, par ailleurs excellentes (Demi Moore et Margaret Qualley). Le scénario multiplie les incohérences en plus des trucs crades, vraiment dégueus, sans prendre la peine de donner la moindre explication quant à la fameuse substance. Qui est le connard qui offre ce truc gratuitement? Et Pourquoi ? J'ai parlé de l'hémoglobine ? Grotesque ! On n'en peut plus de tout ce surlignage pseudo intello que la critique presse qualifie de drôle. Je suis totalement passée à côté de cette gratuité dans l'outrance dans laquelle je cherche encore le féminisme.

2/10

 

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