Anora de Sean Baker / Survolté /

Anora, jeune strip-teaseuse de Brooklyn, se transforme en Cendrillon des temps modernes lorsqu’elle rencontre le fils d’un oligarque russe qu’elle épouse très vite. Lorsque la nouvelle parvient en Russie, les parents du jeune homme partent pour New York avec la ferme intention de faire annuler le mariage... 
Je me méfie toujours des films primés à Cannes, en général, ce n’est pas mon style. La surprise est plutôt bonne. Le film est composé de trois parties avec des ambiances différentes homogénéisées par le grain seventies de l’image : la fête (sex, drug & shit music), l’opposition et le road-trip urbain dans Brighton, déjantés, pleins d’humour et enfin l’arrivée des parents, pleine de désillusion et d’ironie. Les deux premières parties auraient pu être écourtées car elle finissent par tourner en rond et globalement le film resserré sur 2h, ça aurait évité quelques baisses de tension. Le final est très fort grâce aux deux personnages concernés, émouvants l’un et l’autre, elle dans sa fuite en avant remise de plein fouet dans la réalité, lui dans sa tendresse maladroite mais sincère. Mikey Madison fait merveille dans une prestation énergique et déterminée. Mark Eydelshteyn campe avec talent un jeune fêtard superficiel et plus souvent navrant que charmant. Yura Borisov joue avec délicatesse un homme de main sensible et presque impassible (sauf lorsqu’il s’autorise un demi-sourire). Le film peine à choisir son genre : critique sociale des États-Unis, romance, comédie, film de voyous ? Pourtant ce mélange fonctionne sans trop se prendre les pieds dans le tapis. 

8/10



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