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Affichage des articles du novembre, 2024

The substance de Coralie Fargeat / Écœurant et grotesque /

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Avez-vous déjà rêvé d’une meilleure version de vous-même ? Vous devriez essayer ce nouveau produit : the substance. Il a changé ma vie. Il permet de générer une autre version de vous-même, plus jeune, plus belle, parfaite. Respectez les instructions, il suffit de partager le temps. C’est si simple, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ? C'est évident ce qui va mal tourner. Ce film est terriblement prévisible, et à la fin, on en vient à souhaiter que ce qu'on prévoit arrive enfin. Si l'objectif de la réalisatrice était de nous mettre mal à l'aise, c'est réussi. Très réussi même. Je crois qu'il n'y a que deux films qui m'aient à ce point dérangée. Il y a une bonne idée de départ : cette actrice reconvertie dans le fitness, belle encore, mais que sa cinquantaine rend has been dans un milieu masculin toxique et qui se hait elle-même au point de vouloir être une autre, meilleure. Cette autre version d'elle-même se révèle être une garce égoïste et superficie

Louise Violet d’Éric Besnard / Édifiant /

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1889. Envoyée dans un village de la campagne française, l’institutrice Louise Violet doit y imposer l’école de la République. Une mission qui ne la rend populaire ni auprès des enfants… ni auprès des parents.  Il s’agit d’un film historique classique, doté d’une belle reconstitution, d’un bon casting et bénéficiant de beaux décors naturels. Le scénario aurait mérité un peu plus de subtilité et de tension. Sur un rythme assez mou et malgré des situations convenues, il dresse le portrait d’une institutrice engagée, citadine perdue dans une campagne hostile au milieu de paysans sans instruction et fort préoccupés de la terre plus que de savoir lire, formidable Alexandra Lamy. Elle évolue aux côtés de Grégory Gadebois en colosse esseulé au cœur tendre, Jérôme Kircher en postier très curieux et Jeremy Lopez en paysan malchanceux. Cet hymne à l’école républicaine, gratuite, laïque et obligatoire revient sur les bienfaits de l’école et rappelle son pouvoir libérateur.  7/10

Anora de Sean Baker / Survolté /

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Anora, jeune strip-teaseuse de Brooklyn, se transforme en Cendrillon des temps modernes lorsqu’elle rencontre le fils d’un oligarque russe qu’elle épouse très vite. Lorsque la nouvelle parvient en Russie, les parents du jeune homme partent pour New York avec la ferme intention de faire annuler le mariage...  Je me méfie toujours des films primés à Cannes, en général, ce n’est pas mon style. La surprise est plutôt bonne. Le film est composé de trois parties avec des ambiances différentes homogénéisées par le grain seventies de l’image : la fête (sex, drug & shit music), l’opposition et le road-trip urbain dans Brighton, déjantés, pleins d’humour et enfin l’arrivée des parents, pleine de désillusion et d’ironie. Les deux premières parties auraient pu être écourtées car elle finissent par tourner en rond et globalement le film resserré sur 2h, ça aurait évité quelques baisses de tension. Le final est très fort grâce aux deux personnages concernés, émouvants l’un et l’autre, elle dans

Juré n°2 de Clint Eastwood / Intense et ambigu /

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Alors qu'un homme se retrouve juré d'un procès pour meurtre, il découvre qu'il est à l'origine de cet acte criminel. Il se retrouve face à un dilemme moral entre se protéger ou se livrer.  Clint Eastwood revient avec élégance, après deux films qui m’ont déçue, avec un drame judiciaire intense et nuancé sur ce qui est juste, ce qui fait un homme bien et la culpabilité. Le film est un peu long mais conserve un admirable suspense jusqu’à la fin, énigmatique et frustrante. Le casting est excellent et impliqué – Nicolas Hoult, subtil, Toni Colette, brillante, Zoey Deutch, émouvante... Malgré le caractère vraiment prenant et une esthétique réussie (photographie et travail des contrastes de couleurs), je regrette un certain manque d’émotion, notamment parce que les personnages s’avèrent peu sympathiques : de la procureur carriériste à la victime gueularde, en passant par les jurés plus préoccupés par l’idée d’en finir le plus vite possible que par la vie de l’homme dont le sor

Venom : the last dance de Kelly Marcel / Indigent /

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Eddie et Venom sont en cavale. Chacun est traqué par ses semblables et alors que l'étau se resserre, le duo doit prendre une décision dévastatrice qui annonce la conclusion des aventures d'Eddie et de Venom.  Ok, là, c’est vraiment un carnage ! Rien ne va. Du scénario décousu et vide d’enjeu, aux effets spéciaux sous forme de bouillasse numérique en passant par les personnages inutiles en carton-pâte, les acteurs peu concernés, les incohérences en veux-tu, en voilà, la VF immonde, les dialogues à l’avenant. Tom Hardy ne semble même plus vraiment s’amuser, même s’il assure toujours en costard et en « tonton » rassurant (seule scène où il s’avère attendrissant), et ce malgré un personnage qui n’évolue pas d’un iota. Les autres acteurs ne peuvent pas faire grand-chose de leurs caractéristiques limitées (l’une a perdu un frère, l’autre porte une broche sapin de Noël toute l’année, un autre est un militaire attaché à ses hommes, un autre un père de famille loufoque, et c’est tout).