Eddington d'Ari Aster / Boursoufflé et ennuyeux /

Mai 2020 à Eddington, petite ville du Nouveau Mexique, la confrontation entre le shérif et le maire met le feu aux poudres en montant les habitants les uns contre les autres. 
Waouh ! quel fourre-tout ! Le covid et le port du masque, black lives matter et les émeutes post-Floyd, les abus pédophiles et les dérives sectaires, la politique, les rivalités amoureuses, le complotisme, la spoliation des Amérindiens et les rivalités territoriales qui en découlent, l’Amérique profonde, l’opportunisme, les nouvelles technologies… tout y passe. Au point que lorsque les lumières se rallument, le message paraît dangereusement obscur. Tout ce que je retiens, la seule impression durable qui me reste c’est que les Américains sont cinglés. Violemment cinglés. Ce qui commençait comme une brouille politique sur fond de vieille histoire de cœur finit dans un grandguignolesque bain de sang. Au passage, en pleine crise d’asthme, a fortiori avec un covid carabiné, on ne court pas comme un lapin. Certes, le casting joue bien, notamment Joaquin Phoenix, excellent, comme toujours ou presque. Cela dit, aucun personnage n’est aimable ou attachant, leur sort nous indiffère d’autant que seul le shérif est vraiment présent à l’écran, son adversaire est presque ignoré. Dommage de sous-employer Pedro Pascal. La musique est absente ou répétitive, certains paysages plutôt jolis avec une belle photographie. Et puis c’est long ! Ça n’avance pas, on s’ennuie. Au titre de tous les défauts du film, je ne sais pas si c’est le pire. Il paraît que c’est censé être ironique et donc drôle ; je n’ai pas ri, ni même souri. La fin, étrange, s’étire en longueur sans rien apporter sinon qu’en plus d’être cinglés, les Américains sont inconstants et affreusement opportunistes. Ne parlons pas de l’étrange ménage à trois final ni de la visible et positive transformation de Louise sous l’influence d’un séduisant gourou incarné par Austin Butler venu faire un gros caméo, symptomatique du reste. 

2/10

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