ADN de Maïwenn

Neige, divorcée et mère de trois enfants, rend régulièrement visite à Émir, son grand-père algérien qui vit en maison de retraite et qu'elle adore littéralement. Les rapports entre les nombreux membres de la famille sont compliqués. Heureusement Neige peut compter sur le soutien et l’humour de François, son ex. La mort du grand-père va déclencher une tempête familiale et une profonde crise identitaire chez Neige. 

Pour le premier confinement, je ne savais pas avant de voir mon dernier film au cinéma que ce serait le dernier. Aujourd'hui je le sais et sortir de la salle m'a serré le cœur. 

ADN est un film inégal, dont la construction déséquilibrée renforce l'espèce d'hystérie qui s'empare des personnages. Certaines d'entre eux disparaissent en cours de route sans que l'on sache ce qu'ils deviennent. Le contexte familial est peu expliqué. Pourquoi le grand-père a-t-il élevé les enfants ? Pourquoi les relations de Neige avec ses parents sont-elles si compliquées ? Que fait-elle dans la vie ? François - Louis Garrel impeccable point d'ancrage - est-il vraiment son ex ? le père de ses enfants ? d'une partie d'entre eux seulement ou d'aucun ? La scène des serpents est-elle vraiment un rêve ? Que signifie-t-il pour les néophytes de la psychologie des rêves ? Enfin, pourquoi Neige est-elle à ce point obnubilée par ses origines ? Car, de touchant, son amour filial pour ce grand-père exemplaire devient inquiétant quand il vire à l'obsession exacerbée. Ce qu'elle dit à sa mère - Fanny Ardant en mère monstrueuse et dévorante - est d'une violence terrible et ne trouve pas de résolution, positive ou négative. Idem pour son père. Les membres de cette famille hystérique se balancent des horreurs sans qu'on en sache trop la raison. On en ressort essoré, épuisé par les cris, et ce malgré l'émotion sincère ou l'humour qui se dégagent de certaines scènes. Ce film, instantané féroce d'une famille cannibale, débouche sur une fin hors du temps, apaisée peu réaliste. 


5/10

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