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Affichage des articles du mai, 2018

La délicatesse de David Foenkinos

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Ayant terminé mon Christie, je me trouve sans livre pour reprendre mon train. Je pique donc La délicatesse à ma mère. Je l'ai déjà lu, c'est parfait pour le train.  David Foenkinos (1974 - ) est victime à seize ans d'une infection à la plèvre qui l'oblige à passer plusieurs mois à l'hôpital. C'est sur son lit de convalescent qu'il commence à dévorer les livres, puis à peindre et à jouer de la guitare. Il étudie les lettres à la Sorbonne et parallèlement la musique dans une école de jazz, ce qui l'amène au métier de professeur de guitare. Le soir, il est serveur dans un restaurant. Après une poignée de manuscrits ratés, il trouve son style, poste son premier roman Inversion de l'idiotie , refusé par tous les éditeurs sauf Gallimard qui le publie en 2002, avec lequel il obtient le Prix François-Mauriac. C'est avec Le Potentiel érotique de ma femme , qui obtient le prix Roger-Nimier en 2004, que la carrière de l'auteur décolle vraiment. P

Le Noël d'Hercule Poirot d'Agatha Christie

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J'aime l'adaptation anglaise ainsi que la française de ce roman que je n'avais pas eu l'occasion de lire... jusqu'à présent.  Pour la première fois depuis vingt ans, le vieux Simeon Lee a décidé de réunir tous ses enfants pour les fêtes de fin d'année. Le 24 décembre, on le trouve sauvagement assassiné dans sa chambre. Tout le monde détestait ce vieillard cynique : Alfred et sa femme pour la tyrannie qu'il exerçait sur leur couple, David pour les humiliations dont il a abreuvé sa mère, George pour la rente - trop parcimonieuse à son goût - qu'il lui sert, Harry, le fils prodigue, pour le mépris dans lequel il le tient. Et puis il y a ce mystérieux M. Farr qui vient d'Afrique du Sud. Et la jeune Pilar, la petite-fille espagnole, n'a-t-elle pas déclaré froidement qu'elle n'hésiterait pas à trancher la gorge d'un ennemi ?   Pour en savoir plus sur cette chère Agatha Christie, vous pouvez vous contenter du petit paragraphe qui

La fête des mères

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Possessives, bienveillantes, maladroites, absentes, omniprésentes, débordées, culpabilisantes, indulgentes, aimantes, fragiles... Fils ou fille, nous restons quoiqu'il arrive leur enfant avec l'envie qu'elles nous lâchent et la peur qu'elles nous quittent. Et puis nous devenons maman ... et ça va être notre fête ! Je ne m'attendais à rien de bon, il s'agissait surtout d'une coïncidence d'horaires. Un film sur la maternité, je craignais le côté moralisateur. Ce fut plutôt une agréable surprise. Le casting, majoritairement féminin, mais aussi masculin, est bon. Citons Audrey Fleurot et Olivia Côte en tête, la première en femme de pouvoir bouleversée par une maternité qui tombe vraiment mal, la seconde en fille traumatisée par une mauvaise mère qui ne veut pas avoir d'enfant. Ce film choral manque parfois de fluidité mais se révèle assez drôle. Je regrette néanmoins un final poussif et longuet, paradoxalement un peu bâclé. Réaliste, touchant, l

Le palmarès du festival de Cannes 2018

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Le 71ème Festival de Cannes 2018 a dévoilé ce samedi 19 mai son palmarès, décerné par le jury présidé par Cate Blanchett.  Palme d'or : Une affaire de famille de Hirokazu Kore-eda Palme d'or spéciale : Le Livre d'image de Jean-Luc Godard Grand prix : BlacKkKlansman de Spike Lee Prix de la mise en scène : Cold War de Pawel Pawlikowski Prix d'interprétation masculine : Marcello Fonte pour Dogman Prix d'interprétation féminine : Samal Yeslyamova pour Ayka Prix du jury : Capharnaüm de Nadine Labaki Prix du scénario (ex-æquo) : Nader Saeivar pour Trois visages ; Alice Rohrwacher pour Heureux comme Lazzaro Prix Un certain regard : Border de Ali Abbasi Prix du jury Un certain regard : Les Morts et les autres de João Salaviza et Renée Nader Messora Prix d'interprétation Un certain regard : Victor Polster pour Girl Prix de la mise en scène Un certain regard : Sergei Loznitsa pour Donbass

Deadpool 2

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L’insolent mercenaire de Marvel remet le masque ! Plus grand, plus-mieux, il devra affronter un Super-Soldat dressé pour tuer, repenser l’amitié, la famille, et ce que signifie l’héroïsme – tout en bottant cinquante nuances de culs, car comme chacun sait, pour faire le Bien, il faut parfois se salir les doigts.  J'avais moyennement aimé le premier opus. Le deuxième, c'est rebelote mais en pire ! Ordurier comme jamais, d'une vulgarité sans nom et inutile de surcroît, des blagues salaces pas drôles... Quelques moment amusants et la dénonciation des discriminations et de la violence faite aux enfants ne compensent pas la vacuité de ce film. Oui aux effets spéciaux soignés, oui à la drôle d'habitude du personnage de briser le quatrième mur. Si Morena Baccarin amène son charme et Zazie Beetz son énergie pétillante, Ryan Reynolds s'avère limité par le port du masque et Josh Brolin par son personnage. Le jeune Julian Dennison exprime une sacrée rage, c'

Monsieur Je-sais-tout

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Vincent Barteau, 35 ans, entraîneur de foot, voit débouler dans son quotidien de célibataire, son neveu, Léo, 13 ans, Asperger et joueur d'échecs émérite. Cette rencontre aussi singulière qu'explosive va bouleverser l'existence de Vincent et offrir à Léonard la chance de sa vie.  Je ne m'attendais à rien parce que je ne suis pas fan du tout d'Arnaud Ducret. Heureusement, même s'il n'a pas un immense talent, il parvient à éviter de surcharger son personnage. Je pense toutefois que d'autres acteurs plus doués auraient fait mieux de ce rôle d'oncle colérique qui n'a rien réglé de ses conflits familiaux passés et se retrouve avec un neveu pour le moins particulier sur les bras. Max Baissette de Malgraive a une bonne bouille et s'avère attendrissant. Alice David offre un contre-point d'équilibre à ce duo explosif. Bien que la fin soit courue d'avance, ce qui compte, c'est le voyage. Ici, il est plaisant, notamment grâce au re

Everybody knows

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A l’occasion du mariage de sa sœur, Laura revient avec ses enfants dans son village natal au cœur d’un vignoble espagnol. Mais des évènements inattendus viennent bouleverser son séjour et font ressurgir un passé depuis trop longtemps enfoui.  Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre même après avoir vu la bande annonce. J'avais tablé sur un thriller dramatique et je ne suis pas tombée loin. Everybody knows ressort plus du drame familial et parfois social tendu que du thriller. Après des premières scènes de retrouvailles joyeuses et un mariage qui respire le bonheur, l'évènement nous cueille car l'on ne s'y attend pas. Ensuite, la tension monte, connaît un léger creux, puis reprend. Penelope Cruz est épatante, interprétant cette femme digne mais pas fière avec beaucoup de justesse. Javier Bardem et Ricardo Darin sont impeccables. Pourquoi ce n'est pas le chef d'œuvre attendu ? Sans doute parce que la justesse du propos, la démonstration des vieill

Rampage

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David Okoye, primatologue, s'est pris d'affection pour George, un gorille albinos. Mais suite à une expérience génétique catastrophique, George se métamorphose en monstre incontrôlable. D'autres animaux se transforment en prédateurs enragés, détruisant tout sur leur passage.  Le film commence fort avec une première scène tendue ultra bien faite portée par Marley Shelton. Et puis patatras. Les effets spéciaux, inégaux, ne compensent pas un scénario pauvre et un jeu invisible. Dwayne Johnson, le regard plus vide que jamais, le sourire mega-ultra-bright, campe un primatologue ex des forces spéciales -oui, oui, tout ça ! Faut bien justifier le fait qu'il sache piloter un hélico et tirer au fusil d'assaut-. Naomie Harris et Jeffrey Dean Morgan complètent le trio de tête. La première de façon assez transparente et le second en surjeu quasi permanent. Les méchants sont caricaturaux et sans envergure. L'avantage du film : de la distraction au deuxième ou tro

Otages à Entebbe

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1976, un vol Air France de Tel Aviv pour Paris est détourné sur Entebbe, en Ouganda. Les faits qui s'y sont déroulés ont changé le cours de l'histoire.  Je ne sais pas si cette prise d'otages a changé le cours de l'Histoire mais il m'a surtout fait l'effet d'un reportage avec reconstitution, menée par d'excellents acteurs. Si ce film manque sérieusement d'un véritable point de vue, il ne manque pas de bons comédiens à commencer par Rosamund Pike, Daniel Brühl et Denis Ménochet. A noter que, pour une fois, les personnages français ne sont ni ignorés ni nuls, au contraire. Heureusement que le personnel de bord a eu un comportement héroïque. J'avoue que, malgré ma sympathie pour les acteurs principaux, je n'ai pas éprouvé d'empathie pour les personnages. Les otages sont trop peu personnifiés, les preneurs d'otages sont des bourges sans passé communo-intello-radicaux qui se vautrent dans l'idée de la révolution avant de se casse