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Affichage des articles du octobre, 2014

Les apparences de Gillian Flynn

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Après avoir vu le film Gone girl , je me suis demandé à quoi ressemblait le bouquin. Ça tombe bien, ma mère vient de l'acheter, elle me l'a prêté.    Amy, une jolie jeune femme au foyer, et son mari, Nick, propriétaire d’un bar, forment, selon toutes apparences, un couple idéal. Ils ont quitté New York deux ans plus tôt pour emménager dans la petite ville des bords du Mississipi où Nick a grandi. Le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, en rentrant du travail, Nick découvre des meubles renversés dans leur salon et aucune trace de sa femme. Après qu’il a appelé les forces de l’ordre pour signaler la disparition d’Amy, la situation prend une tournure inattendue. Chaque petit secret, lâcheté, trahison quotidienne de la vie d’un couple commence en effet à prendre, sous les yeux impitoyables de la police, une importance inattendue et Nick ne tarde pas à devenir un suspect idéal. Gillian Flynn (1971 - ), est une scénariste et romancière américaine, spécial

Magic in the moonlight

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Le prestidigitateur chinois Wei Ling Soo est le plus célèbre magicien de son époque, mais rares sont ceux à savoir qu’il s’agit en réalité du nom de scène de Stanley Crawford, un Anglais arrogant et grognon qui ne supporte pas les soi-disant médiums. Se laissant convaincre par son ami Howard Burkan, il se rend chez les Catledge sur la Côte d’Azur dans le but de démasquer la ravissante Sophie Baker, une prétendue médium, qui y séjourne avec sa mère. Pour des raisons pratiques, j'ai dû voir le film en français. Une catastrophe ! Le doublage de Colin Firth est horrible, épouvantable, il m'a gâché une bonne partie du film. Bon, ça et le froid qui régnait dans la salle. Je vais donc essayer de donner mon avis abstraction faite de ces facteurs dérangeants. Le film est joyeux, plein de dialogues bien écrits. ce n'est pas hilarant mais on sourit souvent. La reconstitution des 20's est plaisante, notamment grâce à la B.O. D'ailleurs tout dans le film est charmant mai

The judge

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Fils de magistrat, Hank Palmer, grand avocat, revient dans la petite ville de son enfance, où son père, qu'il n'a pas revu depuis longtemps, est soupçonné de meurtre. Il décide alors de le défendre et, chemin faisant, renoue avec sa famille avec laquelle il avait pris ses distances… C'est un long film et pourtant, on ne s'ennuie pas un instant. Pourquoi ? D'abord, l'histoire, malgré une belle incohérence et un classicisme certain, tient en haleine, entre drame familial et procès. Ensuite, le scénario est truffé de rebondissements, les personnages se découvrent petit à petit. Enfin, tout le casting est une pointure : Robert Downey Jr. moins cabotin qu'à son habitude, donc à son meilleur jeu, Robert Duvall, sobre, aussi antipathique qu'attachant, sans oublier Billy Bob Thornton, Vincent D'Onofrio, Jeremy Strong, Vera Farmiga, Leighton Meester et Dax Shepard, tous au diapason. Les personnages sont bien écrits, existent en soi et permettent de fa

Balade entre les tombes

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Ancien flic, Matt Scudder est désormais un détective privé sans licence. Engagé par un trafiquant de drogue pour retrouver ceux qui ont enlevé et assassiné sa femme avec une rare violence, Scudder découvre que ce n’est pas le premier crime sanglant qui frappe les puissants du milieu… Je m'attendais à un film d'action. Erreur. Il s'agit d'un thriller très noir. La première scène est convenue mais le générique trompeur. On croit que c'est une chose, c'en est une autre, terrible. Ce renversement met immédiatement dans l'ambiance. Ce sera sombre et tendu, pendant tout le film, notamment grâce à deux sociopathes particulièrement inquiétants : David Harbour et Adam David Thompson sont ravis de vous présenter leur petite boutique des horreurs et de vous faire froid dans le dos. Liam Neeson est bon mais ne sort guère du rôle du héros traditionnel, le type mélancolique plein de sang froid qui aide le gentil gosse insolent -Briand Bradley, mignon. On retrouve a

Le labyrinthe

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Quand Thomas reprend connaissance, il est pris au piège avec un groupe d’autres garçons au centre d'un labyrinthe géant dont le plan est modifié chaque nuit. Il n’a plus aucun souvenir du monde extérieur, à part d’étranges rêves à propos d’une mystérieuse organisation appelée W.C.K.D. En reliant certains fragments de son passé, avec des indices qu’il découvre au sein du labyrinthe, Thomas espère trouver un moyen de s’en échapper. Grace à l'immersion immédiate dans l'ascenseur avec Thomas, le spectateur est tout de suite dans l'histoire, en empathie avec les personnages, du moins certains, littéralement happé. Leur psychologie est bien rendue, même si elle est parfois basique. Pourtant, on trépigne presque tant on voudrait comprendre, en savoir plus, entrer dans le labyrinthe et voir ce qu'il y a dedans. On se surprend à pencher la tête en même temps que Thomas. Même si j'ai vite compris une partie de l'intrigue et de son explication inspirées par Sa m

White bird in a blizzard

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Kat Connors a 17 ans lorsque sa mère disparaît sans laisser de trace. Alors qu’elle découvre au même moment sa sexualité, Kat semble à peine troublée par cette absence et ne paraît pas en vouloir à son père, un homme effacé. Mais peu à peu, ses nuits peuplées de rêves vont l’affecter profondément et l’amener à s’interroger sur elle-même et sur les raisons véritables de la disparition de sa mère…     Ce film est d'abord un film d'ambiance. Dès le début, et malgré un décor aseptisé et pimpant, le réalisateur instille une atmosphère glauque au possible, si bien que je me suis sentie vaguement mal à l'aise pendant toute la projection. Il décortique les relations de couple, de parents à enfant, enfin à ado. L'ado en question est une drôle de fille qui passe son temps à traiter son père de lavette et sa mère de cinglée sans jamais cesser de les défendre, enfin quand elle ne parle pas de sexe. Ou n'y pense pas. Shailene Woodley est excellente en ado un peu paumée

L'ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon

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Je n'ai finalement pas attendu longtemps avant de lire le premier volume de la trilogie du Cimetière des livres oubliés . Ni à lire d'ailleurs.       Dans la Barcelone de l’après-guerre civile, « ville des prodiges » marquée par la défaite, la vie est difficile, les haines rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, Sempere le libraire emmène son fils, Daniel, dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L’enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y « adopter » un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie et le marquer à jamais : L’Ombre du Vent de Julian Carax.     Carlos Ruiz Zafon (1964 - ) est un auteur et scénariste espagnol vivant aux États-Unis. Il a gagné plusieurs prix dont le prix Femina en 2004 et le prix Michelet en 2005. En plus de Marina , il a écrit deux tr

Lou ! journal infime

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Lou est une jeune fille créative et rêveuse d’une douzaine d’années. Elle vit seule avec sa mère qui a mis de côté sa vie de femme ces dernières années. Leur cocon confortable cache malgré tout quelques failles : sa mère stagne et glisse doucement vers la mélancolie alors que Lou est obnubilée par Tristan son petit voisin, délaissant sa bande de copains... Le réalisateur a fait des choix surprenants, très inspirés par l'univers BD. Les décors sont très colorés, artificiels, l'ambiance très joyeuse, surtout dans la deuxième partie. Ludivine Sagnier joue toujours aussi bien les femmes-enfants immatures, même cachée derrière une crinière brune et d'énooormes lunettes. La jeune Lola Lasseron, toute mimi, joue plutôt bien, contrairement à certains de ses camarades. Nathalie Baye, à peine reconnaissable, est parfaitement agaçante en mère glaciale et vindicative, ça tombe bien, c'est le but. Tout cela aurait pu être bien fichu, pêchu et intéressant puisque le film trai

Tu veux ou tu veux pas

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Lambert, sex addict repenti, tente de se racheter une conduite en devenant conseiller conjugal. Abstinent depuis plusieurs mois, il recrute une assistante, la séduisante Judith, dont la sexualité débridée va très vite mettre ses résolutions à rude épreuve… C'est une petite comédie romantique sans prétention. Ni piquant. Ni sel. Ni beaucoup de sensualité. Pour un film sur les sex addict, c'est dommage. Patrick Bruel joue bien mais quelque chose m'a gêné dans sa prestation sans que je réussisse à mettre le doigt dessus. Sophie Marceau, pétillante, est sexy à souhait. La trame est classique. Les seconds rôles sont inexistants et trop peu exploités. Ils auraient pu étoffer l'intrigue faiblarde. Le cameo de Jean-Pierre Marielle est marrant et sympa mais relève de l'anecdote. Les dialogues sont souvent drôles, l'ambiance joyeuse. Derrière celle-ci se cachent des thèmes plus sérieux : le désir, l'addiction (à peine effleurée finalement), la peur d'aimer

Gone girl

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A l’occasion de son cinquième anniversaire de mariage, Nick Dunne signale la disparition de sa femme, Amy. Sous la pression de la police et l’affolement des médias, l’image du couple modèle commence à s’effriter. Très vite, les mensonges de Nick et son étrange comportement amènent tout le monde à se poser la même question : a-t-il tué sa femme ? Fincher propose un thriller haletant malgré sa longueur. Quelques scènes en moins l'auraient affûté cependant. Il a soigné son ambiance, ses lumières, son scénario. Il a même pensé à distiller quelques pointes d'humour noir. Il a surtout très bien choisi ses acteurs. Ben Affleck est impeccable, souvent trouble, son comportement ambigu. On se demande vraiment si oui ou non il a tué sa femme. Je me demande comment son frère aurait interprété un tel rôle. Rosamund Pike, en plus d'être magnifique, offre une composition impressionnante. Ce rôle lui permettra peut-être d'être enfin reconnue à sa juste valeur. Quant à Neil Patrick

La dernière duchesse de Daisy Goodwin

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Une connaissance d'un certain âge m'a gentiment prêté ce livre en pensant que, vu que j'apprécie les romans historiques, celui-ci me plairait.      Cora Cash est belle, américaine, pleine d’esprit, et à la tête d’une fortune colossale. Mais sa mère rêve de la seule chose qu’elle ne pourra pas lui acheter en Amérique : un titre de noblesse. En Angleterre, un accident lui permet de rencontrer et de conquérir un bon parti – un séduisant duc dont la propriété tombe en ruine. Dans les courants d’air qui traversent les somptueuses demeures de l’aristocratie, la délicieuse Américaine a tôt fait de déchanter. Cet univers impitoyable regorge de pièges et de trahisons qui risquent fort de provoquer sa chute. Pour y échapper, l’enfant gâtée va devoir se métamorphoser en femme accomplie.   Daisy Goodwin (1961 - ) a étudié l'histoire à Cambridge. Elle est devenue productrice de télévision. Son premier roman, La dernière duchesse a été publié au Royaume-Uni en 2010 so

Elle l'adore

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Muriel, esthéticienne, aime raconter des histoires souvent farfelues. Depuis 20 ans, Muriel est aussi la première fan du chanteur à succès Vincent Lacroix. Avec ses chansons et ses concerts, il occupe presque toute sa vie. Lorsqu'une nuit Vincent sonne à la porte de Muriel, sa vie bascule. Elle est entraînée dans une histoire qu’elle n’aurait pas osé inventer. Je m'attendais à un film plus drôle, plus farfelu. C'est plutôt un polar ponctué de quelques répliques ou de moments vraiment drôles. Muriel est une affabulatrice plus maligne qu'il n'y parait. Sandrine Kiberlain excelle dans ce genre de rôle, parvenant à s'effacer, parfois un peu trop. Vincent est un chanteur que l'on n'entendra jamais chanter particulièrement égocentrique. Laurent Lafitte est parfait en salaud manipulateur mais son personnage n'est pas tellement développé finalement. Il s'agit presque d'un type banal qui essaie de se sortir de la mouise avec un sacré sang-fro

Saint Laurent

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1967 - 1976. La rencontre de l'un des plus grands couturiers de tous les temps avec une décennie libre. Aucun des deux n’en sortira intact. Ce film ne recoupe qu'assez peu celui de Lespert auquel on ne peut toutefois s'empêcher de le comparer. Gaspard Ulliel est impressionnant. C'est un YSL enfant gâté, aussi cruel que généreux, tourmenté, dépressif, camé, alcoolisé, sensuel, attachant malgré tout. Jérémie Régnier a un rôle plus discret. Louis Garrel est pareil à lui-même. Le film évoque le processus de création, les tissus et les coutures, de façon très parlante mais l'ambiance choisie -très étudiée-, quoi qu’avec quelques pointes d'humour, est sombre, parfois à la limite du glauque. Les costumes sont impeccables et les défilés bien reconstitués. Le scénario est décevant car dépourvu de fil conducteur. Le film n'est qu'une succession de scènes, succession marquée plus brutalement encore par la coupure de la musique, au demeurant excellente. Certa

The equalizer

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Pour McCall, la page était tournée. Il pensait en avoir fini avec son mystérieux passé. Mais lorsqu’il fait la connaissance de Teri, une jeune prostituée victime de gangsters russes violents, il lui est impossible de ne pas réagir. Sa soif de justice se réveille et il sort de sa retraite pour lui venir en aide. The equalizer est un thriller d'action classique. Trop ? Il est possible que j'ai vu quelques épisodes de la série originale quand j'étais jeune mais je n'en garde pas de souvenir. Pourtant plusieurs scènes du film m'ont donné une impression de déjà-vu qui m'a dérangée pendant tout le film. Denzel Washington fait le job, du type banal avec un toc de la symétrie au super-héros minuté et increvable. Chloë Grace Moretz apparaît peu mais non sans grâce, elle campe une prostituée assez attachante. Marton Csokas, un inconnu chez nous -en tout cas pour moi-, joue le sociopathe de service avec talent, il est glaçant. Les scènes d'action sont bien filmé

Une femme dimple et honnête de Robert Goolrick

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Ce livre est le dernier prévu pour mon fameux voyage en train et finalement lu un peu plus tard. Je l'avais remarqué lors de sa sortie en grand format et le titre m'était resté dans un coin de la tête. Cependant, vu la quantité de livre que j'achète, je dois me contenter, à quelques exceptions près, tant pour des raisons de prix que de place, des formats poches.     Wisconsin, automne 1907. Sur un quai de gare, Ralph Truitt, magnat local craint et respecté, attend un train en retard alors que s'annonce une tempête de neige. Ce train renferme son dernier espoir, une promesse de bonheur et d'harmonie retrouvée. Ralph Truitt a placé plusieurs mois auparavant une annonce dans les journaux, dans laquelle il a écrit qu'il était à la recherche d'une femme fiable, ayant renoncé aux illusions romantiques, mais sachant apprécier le confort d'un foyer. Dans le train, Catherine Land s'apprête à le rencontrer. Elle lui a répondu qu'elle était cette

Horns

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Soupçonné d’avoir assassiné sa fiancée, rejeté par tous ceux qu’il connaît, Ignatius a sombré dans le désespoir. Un matin, il se réveille avec une paire de cornes sur la tête. Celles-ci lui donnent un étrange pouvoir, celui de faire avouer leurs plus noirs secrets aux gens qu’il croise. Ignatius se lance alors à la recherche du véritable meurtrier… Horns est un film sombre à l'ambiance soignée portée par une bonne B.O. Je trouvait que l'atmosphère me faisait penser à un bon Stephen King. Normal, renseignements pris, le film est l'adaptation d'un livre de Joe Hill, son fils. Il faut accepter le postulat de départ ; cela fait, et malgré quelques invraisemblances, on peut se laisser embarquer dans cette histoire un peu dingue d'autant que l'entourage du héros ne semble pas gêné lui. Daniel Radcliffe campe un jeune homme dévasté par le chagrin, souvent imbibé, parfois violent, en colère. Décidément, il a du talent et on le retrouve avec plaisir. Il est secon